PEMBROKE, ON – Le moral est en chute libre et les travailleurs sont chassés du Community Living Upper Ottawa Valley (CLUOV) – mais pendant six heures, mardi après-midi, les travailleurs de première ligne des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle ont défilé dans un bureau avec un moral d’acier. Soixante-huit travailleurs ont voté, et 97 % d’entre eux se sont prononcés en faveur d’une grève si rien ne change à la table de négociation.
« Notre travail est incroyablement difficile, épuisant et trop souvent ingrat. Nous sommes frustrés et épuisés. Nous perdons des travailleurs au profit d’autres agences ou en raison de congés de maladie en nombre record. Mais aujourd’hui, mes collègues sont énergisés et enthousiastes parce que nous nous tenons debout et que nous nous battons pour ce que nous méritons », a expliqué Emily Lassard, travailleuse des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle, qui compte 13 ans d’expérience et qui est présidente du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) 5088. « Il faut que les choses changent. Les personnes que nous soutenons méritent mieux. Et cette manifestation de solidarité devrait servir de signal d’alarme à notre employeur ».
Les quelque 130 membres du SCFP 5088 travaillent sans contrat depuis près de deux ans. Au cours de cette période, le CLUOV a embauché – et perdu – environ 300 travailleurs, un symptôme de la mauvaise gestion et des problèmes de rétention qui affectent l’agence depuis longtemps.
Ces dernières années, les travailleurs ont été de plus en plus souvent placés dans des situations compromettantes, car ils sont contraints de faire le travail de trois, voire de quatre personnes. Ce manque chronique de personnel ne pose pas seulement des problèmes de santé et de sécurité, il signifie aussi que les adultes souffrant de troubles du développement ne reçoivent pas les soins qu’ils méritent. Faute d’un nombre suffisant de travailleurs pour faciliter les visites dans la communauté, les personnes manquent l’église, les courses et les sorties régulières, ce qui a un impact considérable sur leur qualité de vie.
Les membres du SCFP 5088 soutiennent 150 adultes handicapés à Pembroke, Petawawa, Eganville, Deep River et dans toute la vallée supérieure de l’Outaouais. Ces travailleurs veillent à ce que certaines des personnes les plus négligées de la communauté bénéficient du soutien dont elles ont besoin pour mener une vie riche et bien remplie, en les aidant dans tous les domaines, des courses au nettoyage, en passant par le développement des aptitudes sociales et la promotion de l’autonomie. Les propositions du comité de négociation ont été élaborées en tenant compte des commentaires des travailleurs et contribueront à résoudre des problèmes de longue date au CLUOV, en veillant à ce que les adultes obtiennent le soutien dont ils ont besoin.
« Il n’y a pas si longtemps, c’était le travail rêvé. On pouvait subvenir aux besoins d’une famille et faire un travail dont on était fier et dans lequel on se sentait en sécurité. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous ne pouvons pas nous permettre de conserver ces emplois. Nous ne pouvons pas assurer notre sécurité en les exerçant. Et nous ne pouvons plus supporter le manque de respect de notre employeur », a déclaré M. Lessard. « Nous avons reçu environ 23 griefs l’année dernière. C’est une augmentation de 500 % par rapport à l’année précédente parce que la direction essaie de réinterpréter unilatéralement notre convention collective. Notre employeur pense qu’il peut nous pousser, nous brutaliser et nous intimider jusqu’à ce que nous nous pliions à ses exigences. Nous ne voulons pas faire grève, nous voulons soutenir les personnes qui dépendent de nous. Mais nous ne pouvons pas continuer comme ça et nous n’allons plus rentrer dans le rang ».

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