Le 1er mai 2022, Jour des premiers intervenants, nous reconnaissons le travail qu’accomplissent près de 6 000 travailleurs paramédicaux et répartiteurs membres du SCFP qui travaillent dans les services médicaux d’urgence (SMU) pour sauver des vies, tout en demandant que l’on porte une attention à la crise dans le secteur.

En octobre dernier, lorsque nous avons sondé les membres des SMU du SCFP, les résultats ont dépeint un sombre tableau de services paramédicaux en pénurie de personnel, de pénuries généralisées d’ambulances et de graves conséquences sur la santé et la sécurité des patients et des travailleurs :

  • 92 % des répondants au sondage ont affirmé que leurs employeurs ne disposaient pas de suffisamment de personnel pour répondre aux besoins de leurs collectivités;
  • 43 % des membres ont affirmé vivre des « codes noirs » chaque jour (occasions où aucune ambulance n’est disponible pour répondre à un appel fait au 911);
  • 97 % des répondants ont affirmé que leur charge de travail a augmenté au cours de la pandémie et 84 % ont affirmé que leur charge de travail a des conséquences sur leur santé mentale ou physique, ou les deux;
  • 91 % des répondants ont affirmé faire régulièrement des heures supplémentaires et environ la moitié de ceux-ci ont affirmé consigner entre 13 et 36 heures de temps supplémentaire par mois;
  • 67 % des répondants ont affirmé que leur charge de travail a entraîné des maux de tête et des migraines et 66 % ont affirmé avoir subi des crises d’angoisse ou de panique, ou les deux.

Cette situation ne peut pas être imputée uniquement à la pandémie. En mars 2020, le SCFP a publié Ambulanciers débordés, un rapport qui demandait que l’on porte une attention au besoin criant de s’attaquer aux nombreux problèmes dans le secteur.

Les heures où les ambulances étaient disponibles ne suivaient pas le rythme de la demande même avant la COVID-19 et les choses n’ont fait que s’aggraver depuis. Au lieu d’embaucher plus de personnel, les employeurs obligent les travailleurs paramédicaux à sauter des pauses-repas et à faire plus d’heures supplémentaires.

Le stress qui en découle cause plus de blessures et exacerbe une crise de dotation en personnel.

Les gouvernements provincial et municipaux ont un rôle à jouer pour améliorer les services paramédicaux. Bien que les municipalités emploient des travailleurs paramédicaux et des répartiteurs, 50 % du financement opérationnel vient de la province.

Le gouvernement provincial est également responsable des hôpitaux et les coupures qui y ont été faites affectent la capacité des travailleurs paramédicaux à transférer des patients de manière sécuritaire au soin des infirmiers. L’augmentation des délais d’attente dans les hôpitaux (ou délais de transfert) empêchent les travailleurs paramédicaux de retourner sur la route et de répondre aux appels faits au 911.

En ce Jour des premiers intervenants, les employeurs et les gouvernements disent ce qu’il faut lorsque vient le temps d’exprimer leur gratitude et leur reconnaissance, mais les travailleurs du secteur en ont assez des simples déclarations – nous qu’ils agissent.

Nous ne demandons pas grand-chose. Les travailleurs des SMU veulent des conditions de travail décentes afin de continuer à faire ce qu’ils aiment : desservir la population de nos collectivités.

Les travailleurs paramédicaux et les répartiteurs sauvent des vies chaque jour. Mais ils ont besoin de plus de soutien pour faire ce travail au meilleur de leurs capacités.

Fred Hahn, président du SCFP-Ontario
Yolanda McClean, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario
Niko Georgiadis, président du Comité des travailleurs ambulanciers du SCFP-Ontario