Toronto (Ontario) – Les éducatrices et éducateurs de la petite enfance (EPE) et les aides-enseignant(e)s de la garderie Selwyn Community Childcare Centre ont ratifié une nouvelle convention collective de quatre ans. L’entente de principe a été conclue la veille au soir du début d’une grève après des mois d’impasse.

Ces personnes sont membres de la section locale 2484 du SCFP, le syndicat des services de garde de Toronto qui représente plus de 600 EPE, cuisiniers, cuisinières et autres travailleuses et travailleurs dans 28 garderies. Le personnel de Selwyn était parmi les moins bien payés, certains ne gagnant que dix-huit dollars l’heure à l’expiration du contrat précédent.

« Nous avions lancé notre campagne “Hausser le plancher” précisément pour ces membres talentueux, mais grossièrement sous-payés. Dix-huit dollars l’heure, c’est loin d’être suffisant pour subsister dans cette ville, et c’est une fraction de ce que valent ces personnes essentielles », explique Erin Williams, EPE et présidente du SCFP 2484. « Nous nous battons pour hausser le salaire plancher dans l’ensemble du secteur afin que tout le monde ait un salaire de subsistance et une carrière d’avenir dès la première année. »

Lorsque l’Ontario a adhéré au programme de garderies à dix dollars par jour, les parents ont poussé un soupir de soulagement à la promesse d’un accès élargi et abordable. Cependant, le programme ne mettait pas l’accent sur le personnel. Les critiques ont rapidement souligné qu’il pourrait manquer 8500 EPE dans la province d’ici 2026.

« Doug Ford peut promettre une place en garderie à chaque famille et de nouvelles stratégies de formation, mais qui va occuper ces emplois si le salaire ne reflète pas les compétences et la scolarité requises ? » ajoute le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. « En investissant dans la main-d’œuvre qui aide à élever la prochaine génération, on investit dans notre avenir collectif. »

En Ontario, les EPE ne passent en moyenne que trois ans dans la profession. Beaucoup partent en raison de l’épuisement professionnel et parce qu’ils ont besoin de plus d’argent. C’était la situation à Selwyn, où les travailleuses et les travailleurs étaient obligés d’occuper un deuxième emploi. Pour créer les conditions nécessaires à l’épanouissement de la main-d’œuvre et des enfants, les membres ont mené une campagne coordonnée, sollicitant le soutien des parents et des alliés du mouvement syndical.

Leurs efforts ont abouti à une augmentation de 18 % sur la durée du contrat. Ils ont aussi obtenu des congés de maladie supplémentaires, du temps de perfectionnement professionnel rémunéré et une augmentation du temps de préparation pour pouvoir créer le type d’activités d’apprentissage basées sur le jeu qui permettent à tous les enfants de s’épanouir.

« La main-d’œuvre de 16 autres garderies torontoises va entamer les négociations, et des milliers de travailleuses et de travailleurs entrent dans le secteur, dit Mme Williams. La campagne qu’ils ont menée est un modèle qui sera repris. Il montre qu’on ne peut pas faire passer les enfants en premier si on fait passer le personnel en dernier. »

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Jesse Mintz, conseiller aux communications du SCFP
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