Aujourd’hui, le SCFP Ontario souligne le 6 décembre, la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Nous nous souvenons de cette terrible soirée de 1989, où 14 femmes ont été assassinées à l’École polytechnique de Montréal; elles étaient la cible de la misogynie, de la haine et de la violence. En leur mémoire, nous réaffirmons notre engagement à mettre fin à la violence fondée sur le sexe, où qu’elle se trouve.
Nous reconnaissons également que la violence sexiste n’est pas vécue de la même manière dans toutes les communautés ; les femmes autochtones, noires et racisées, transgenres et immigrées sont victimes d’une quantité disproportionnée de violence sur le lieu de travail et de violence systémique. Les femmes de ces communautés ont besoin et méritent un soutien, des ressources et des appuis supplémentaires pour faire face à la violence sexiste.
Depuis le début de la pandémie, nous avons vu des statistiques inquiétantes sur l’augmentation de la violence domestique et sexuelle. Pendant cette période, le gouvernement a mis à disposition des fonds supplémentaires pour augmenter le nombre de places dans les refuges pour les femmes et les enfants fuyant les abus. Cependant, le gouvernement fédéral a supprimé ce financement, ce qui a eu un effet dévastateur sur les femmes menacées ou victimes de violence. Nous nous engageons à nous battre aux côtés des travailleurs et des défenseurs dévoués qui font campagne pour l’amélioration des services de lutte contre la violence à l’égard des femmes.
Dans le sillage de ces coupes budgétaires fédérales, il était encourageant de voir, au début du mandat d’Oliva Chow, le conseil municipal de Toronto adopter une motion déclarant que la violence fondée sur le genre et la violence entre partenaires intimes est une épidémie, et il a appelé les autres niveaux de gouvernement à faire de même. Toutefois, les conservateurs de M. Ford ont constamment sapé les occasions de prendre des mesures contre la violence à l’égard des femmes. Le NPD de l’Ontario a présenté un projet de loi similaire à la motion adoptée à Toronto, mais l’a fait échouer faute de soutien de la part du gouvernement. Les conservateurs ont aggravé ce triste bilan en condamnant le projet de loi 5 d’initiative parlementaire libéral, qui aurait permis de destituer des conseillers municipaux pour inconduite sexuelle et qui était soutenu par le NPD et les Verts de l’Ontario. Nous continuerons à nous battre pour une législation qui traite de la violence contre les femmes de manière urgente et proactive et qui donne la priorité à la sûreté et à la sécurité des femmes.
Nous continuerons également à demander justice pour les victimes de violence sexiste. Au sein de notre syndicat, nous prenons en compte le fait que la violence et le harcèlement sexuels sont un problème auquel sont confrontés de nombreux membres du SCFP et nous avons créé des espaces syndicaux plus sûrs pour nous guider dans le traitement des questions de violence sexuelle et sexiste, de harcèlement et d’autres formes de discrimination. Ces maux brisent la solidarité de notre syndicat et nous devons débarrasser notre mouvement de ce poison si nous voulons obtenir tout ce que nous pouvons pour nos membres.
La violence domestique et sexuelle est un problème qui touche aussi bien le lieu de travail que la santé et la sécurité. Les sections locales sont invitées à négocier une convention collective appropriée et efficace qui responsabilisera les employeurs et établira des politiques, des processus et des mesures de soutien pour tous les membres touchés par la violence à l’égard des femmes. Les ressources syndicales pour aider les sections locales et les membres comprennent le document We Believe You du SCFP Ontario et le guide de négociation Domestic violence and the workplace du SCFP.
Pour nous assurer que nous guérissons collectivement des effets d’une violence profondément enracinée à l’égard des femmes, nous pouvons également nous inspirer des exemples réels et puissants des communautés autochtones. Nous pouvons et devons modéliser tous les remèdes qui nous rassemblent, nous permettent de guérir et de grandir en tant que mouvement.
Les mesures que nous prendrons pour éradiquer toutes les formes de violence fondée sur le sexe renforceront les fondements de la solidarité de notre syndicat, et il ne peut y avoir de meilleur hommage aux femmes que nous avons perdues à cause de la violence, ici et dans le monde entier.