TORONTO – Maintenant que le nouveau gouvernement libéral fédéral a signalé son intention de s’éloigner des projets d’infrastructures financées en partenariat public-privé (PPP), les libéraux provinciaux de l’Ontario devraient en faire autant et mettre de côté cette mauvaise stratégie, soutient le président du Conseil des syndicats hospitaliers de l’Ontario (CSHO), Michael Hurley.

« Les indications à l’effet que le gouvernement fédéral n’obligera plus les provinces et les municipalités à considérer le financement des projets de $100 millions et plus en PPP s’avère très positif. Nous encourageons donc le gouvernement de l’Ontario à cesser de défendre la formule des PPP et à suivre l’exemple des libéraux fédéraux. Parce que construire des hôpitaux et d’autres projets majeurs selon le modèle public traditionnel est la formule la plus efficace et celle qui coûte le moins cher », fait valoir Hurley.

L’an dernier (2014), le vérificateur général de l’Ontario rapportait que, comparativement aux autres provinces, il en coûtait près de 8 milliards de plus à l’Ontario pour construire ses infrastructures en concluant des PPP avec des compagnies privées.

« Le vérificateur nous a démontré que les projets publics traditionnels coûtent moins cher. Nous savons aussi que chaque projet d’hôpital construit en Ontario dans le cadre d’un PPP a connu d’immenses dépassements de coûts. L’hôpital régional de North Bay qu’on a construit en PPP devait à l’origine coûter $551 millions. Mais en bout de ligne, la facture s’est élevée à $1 milliard », rappelle Hurley.

« Les recherches démontrent par ailleurs que les hôpitaux construits par le privé ont 30 pour cent moins de lits pour accueillir les patients en comparaison avec les hôpitaux opérés par le secteur public. Les chiffres démontrent aussi que chaque tranche de $1 million portée à la dette d’un PPP résulte en une perte de 10 infirmières sur le terrain.

« La saga de l’hôpital de North Bay constitue un exemple frappant illustrant pourquoi les PPP n’en offrent pas pour leur argent aux citoyens. Depuis que ce nouvel hôpital a ouvert ses portes, 450 emplois de soins infirmiers et autres ont été abolis et de très nombreux lits ont été fermés. En bout le ligne, les patients reçoivent moins de soins parce que les projets construits dans le cadre de PPP coûtent plus cher », illustre Hurley.

On estime que l’hôpital de Brampton, un autre projet développé dans le cadre d’un PPP, aura coûté $600 millions de trop aux contribuables au terme du projet. Si l’expérience de Brampton devait se répéter dans les 12 projets en partenariat public-privé qui sont en cours ou qui sont sur le point de commencer en Ontario, les citoyens assumeraient une facture additionnelle de $7,2 milliards.

En abandonnant la formule des PPP pour construire ses infrastructures, le gouvernement ontarien économiserait plusieurs milliards qui pourraient ainsi être investis dans des services sociaux importants comme les soins aux patients et les services de garde. « Sans compter le fait que des investissements majeurs dans les services publics auraient pour effet de créer des milliers de nouveaux emplois en Ontario. Ce sont les femmes qui en bénéficieraient le plus puisque les emplois reliés aux secteurs de la santé, de l’éducation et des services sociaux sont à forte prédominance féminine », souligne Hurley.

 

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