Article par Andrew Willis, The Globe and Mail
OMERS a annoncé une perte de 2,7 pour cent de ses investissements en 2020 alors que la pandémie a pesé lourd sur les rendements de ses placements dans les centres commerciaux, une chaîne de cinémas et d’autres entreprises en contact direct avec les clients.
Les actifs d’OMERS, situé à Toronto, ont diminué de 3 milliards de dollars l’an dernier, soit à 105 milliards de dollars, après que le régime ait affiché son premier rendement négatif depuis la crise financière mondiale de 2008. Le gestionnaire du régime est comparé à un portefeuille modèle qui a augmenté sa valeur de 6,9 pour cent l’an dernier, ce qui signifie que les rendements d’OMERS ont été bien en deçà des attentes.
« Les conséquences de la pandémie mondiale de la COVID-19 ont affecté négativement notre portefeuille en 2020 », de dire Blake Hutcheson, président-directeur général, qui a pris les rênes en juin dernier. « Nous ne sommes pas satisfaits de ce résultat et nous apportons les changements appropriés afin d’améliorer notre situation à l’avenir. »
OMERS, le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario, investit au nom de plus de 500 000 fonctionnaires, dont des policiers et des pompiers. Le plus important client du gestionnaire du régime est le Syndicat canadien de la fonction publique. Dans une entrevue, Fred Hahn, président du SCFP-Ontario, a affirmé que le syndicat demande un examen des processus décisionnels d’OMERS quant aux investissements après « un échec épic pour les travailleurs ».
« Nous comprenons que nous sommes des investisseurs à long terme et que nous ne devrions pas nous concentrer sur les résultats d’une seule année. Cependant, les résultats d’OMERS sont systématiquement inférieurs à ceux d’autres régimes similaires », de dire M. Hahn.
Le rendement annuel d’OMERS de 8,2 pour cent pour les dix années qui ont précédé l’année 2020 suit le rendement de 9,8 pour cent pour la même période du Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario et le rendement de 11,4 pour cent des dix dernières années du Healthcare of Ontario Pension Plan.
Le SCFP est en négociation quant aux prestations de retraite pour ses membres et exerce des pressions pour une augmentation des cotisations patronales aux régimes de retraite.
OMERS, un des gestionnaires de fonds les plus importants au Canada, a affirmé que trois raisons expliquent les rendements inférieurs enregistrés quant à ses investissements. Plus de la moitié de ses pertes venaient de la réduction de la valeur des biens immobiliers et du portefeuille d’actions privé, comme Vue Entertainment, une chaîne de 225 cinémas britannique qu’OMERS et Alberta Investment Management Corp. ont acquise en 2013 pour un montant de 1,5 milliard de dollars. Les placements immobiliers faits par OMERS ont affiché une perte de 11,4 pour cent l’an dernier, tandis que la valeur de son portefeuille d’actions privé a diminué de 8,4 pour cent.
OMERS a affirmé que son rendement a également souffert d’avoir été massivement investi dans des actions productrices de dividendes des secteurs du pétrole et de l’essence et des services financiers, ainsi que d’une sous-pondération dans les zones d’intérêt des technologies l’an dernier, ce qui a représenté 20 pour cent du manque à gagner comparativement à son seuil de rendement. Son portefeuille d’actions a affiché un rendement de 1,5 pour cent l’an dernier, comparativement à un rendement de 20,3 pour cent en 2019.
Finalement, le rendement du gestionnaire de fonds a été inférieur en raison des stratégies de couverture de risque de change qu’il a mises en place en mars et en avril pour protéger les liquidités du portefeuille. Jonathan Simmons, le directeur des finances d’OMERS, a affirmé que bien que les programmes de couverture aient atteint leurs objectifs, le fait d’avoir les stratégies en place a également représenté un manque à gagner de 20 pour cent par rapport au seuil de rendement du fonds. Il a affirmé que, dans le passé, la couverture de risque de change a augmenté le rendement d’OMERS et il a affirmé que le gestionnaire du fonds examine maintenant de quelle façon il utilise ces stratégies.
À l’avenir, M. Hutcheson a affirmé qu’OMERS prévoit inclure plus d’actions de la nouvelle économie sans ses portefeuilles afin de compléter ses avoirs en actions productrices de dividendes. OMERS allouera également plus de capitaux à l’infrastructure de grande qualité, à l’investissement en capital et à l’immobilier. « Nous sommes un investisseur à long terme, ayant une équipe et une stratégie fortes, et cette seule année ne nous définira pas », de dire M. Hutcheson.
« Au cours de toute année donnée, peu importe le rendement, nous élaborerions notre approche pour l’adapter aux réalités actuelles, de dire M. Hutcheson. Étant donné les chamboulements que nous avons connus cette année, nous avons fait quelques ajustements importants qui ont apporté une force additionnelle à notre approche. »
Dans le secteur de l’immobilier, OMERS a un portefeuille de 60 milliards de dollars qui comprend des centres commerciaux et des immeubles à bureaux, gérés par son entité Oxford Properties. M. Hutcheson a affirmé que bien que les loyers des détaillants aient diminué l’an dernier puisque de nombreux magasins ont fermé en raison de la pandémie, les perspectives du groupe immobilier sont reluisantes. Au cours des dernières années, OMERS a accru ses investissements dans les entreprises de logistique, comme les entrepôts et les installations d’entreposage frigorifique qui bénéficient d’une augmentation du magasinage en ligne.