NORTH BAY (ONTARIO) – Dans un récent sondage effectué par le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario-SCFP, des infirmiers auxiliaires autorisés, du personnel d’entretien, des aides-soignants et d’autres membres du personnel du Centre régional de santé de North Bay (NBRHC) font état, dans leurs propres mots, d’une culture d’intimidation et d’une indifférence pure et simple de la part de la direction quant à leurs problèmes quotidiens au travail.
La section « commentaires » du sondage interne du SCFP qui sondait le sentiment des membres quant à leur travail au NBRHC complétait le portrait d’une main-d’œuvre hospitalière qui doit déjà relever des défis avec l’épuisement causé par la pandémie, le manque de personnel et un moral bas. Les travailleurs, certains ayant des décennies d’expérience, affirment que chaque jour au travail est décourageant et que le personnel ne se sent pas soutenu, ce qui fait que les gens « ne veulent pas y travailler ». La majorité des personnes qui ont répondu étaient principalement des femmes et ces personnes étaient âgées entre 45 et 64 ans. Plus de 58 % d’entre elles se sentent plus comme un numéro que comme un être humain au travail.
En avril dernier, le Conseil des syndicats d’hôpitaux du SCFP (CSHO-SCFP) a soulevé de graves préoccupations en ce qui a trait à l’approche conflictuelle et coûteuse de l’hôpital quant à la stabilité de la main-d’œuvre et aux relations de travail. Le SCFP a demandé des approches plus constructives de la part du NBRHC afin de tenter de régler un nombre record de griefs à l’hôpital. Le SCFP a effectué le sondage à la suite d’un manque d’intérêt de la part de l’administration de l’hôpital de prendre part à un dialogue axé sur des solutions quant aux relations de travail qui s’enveniment.
« Incroyablement, à une époque où nos hôpitaux font face à des pénuries de personnel sans précédent et à du personnel épuisé, les réponses des travailleurs de première ligne du NBRHC au sondage du SCFP suggèrent que les choses s’aggravent au lieu de s’améliorer, de dire Michael Hurley. Quatre-vingt-sept pour cent sont d’accord ou plutôt d’accord que les soins aux patients sont compromis en raison des faibles niveaux de dotation en personnel. Selon eux, le faible effectif entraîne également de graves problèmes de charge de travail, alors que 84 % des répondants sont d’accord ou plutôt d’accord que la charge de travail explique en partie la récente augmentation du taux de roulement du personnel.
La majorité des répondants étaient plus âgés, ce qui devrait être une grande préoccupation pour l’hôpital étant donné que certains de ces travailleurs expérimentés pourraient choisir de prendre leur retraite. Alors que de plus en plus de leurs collègues de travail quittent leur emploi à l’hôpital, tombent malades en raison des stress causés par la pandémie, la COVID-19 ou, maintenant, la grippe, les personnes qui restent sont plus que débordés et sentent que leurs efforts ne sont pas appréciés par la direction. Jusqu’à maintenant, c’est une spirale de perte d’employés que, nous oserions croire, l’administration de l’hôpital voudrait éviter », d’affirmer M. Hurley.
Plus de 58 % rapportent rentrer à la maison après leur journée de travail en sentant qu’il y a tellement plus de choses qu’ils auraient pu faire pour les patients s’ils avaient eu le temps.
« C’est démoralisant de savoir que vous ne pouvez pas donner le niveau de soins aux patients que vous voudriez en raison de la charge de travail. Ce qui est encore plus démoralisant c’est lorsque vous ne sentez pas que l’hôpital pour lequel vous travaillez vous appuie. Coupez les salaires réels avec un plafond salarial de 1 % alors que l’inflation est à près de 7 % et vous vous retrouvez avec l’exode massif de travailleurs hospitaliers que nous vivons présentement », d’affirmer Michael Hurley.
Récemment, certains dirigeants d’hôpitaux sont sortis pour expliquer pourquoi un si grand nombre de travailleurs hospitaliers de première ligne quittent et pourquoi ils ont tant de difficulté à attirer de nouveaux travailleurs. « Incroyablement, des réductions drastiques sont prévues au cours de chacune des six prochaines années. Nous demandons à M. Fedeli et au gouvernement provincial d’annuler ces réductions et de dépenser 2 milliards de dollars de leur fonds de réserve pour amener le niveau de dotation en personnel à la moyenne du reste du pays. Cela règlera les problèmes de qualité de soins aux patients et aidera à mettre fin à l’exode de membres du personnel en raison de charges de travail impossibles », d’ajouter M. Hurley.