Le SCFP-Ontario condamne la décision de la Ville de Toronto de fermer les campements au parc Trinity Bellwoods où vivent des Torontois délogés.
L’utilisation de plus de 100 policiers et de douzaines d’agents de sécurité privés serait, en tout temps, une manifestation complètement injustifiée de déplacement forcé. Toronto est une des villes où le coût de la vie est le plus élevé dans le monde et un nombre beaucoup trop élevé de nos voisins ne peuvent pas payer un des logements disponibles. Et les places en refuge sont rares et peu nombreuses, alors que les gens préfèrent à juste titre vivre dans leurs collectivités, près de leurs amis, de leur famille et de leurs soutiens.
Mais, aujourd’hui, alors que nous sommes encore en pleine crise de la COVID-19, et que les gens ressentent encore les conséquences économiques d’une perte de revenus, alors que les prix des loyers à Toronto augmentent au-delà du raisonnable, forcer le déplacement de 20 à 25 personnes délogées du campement qui est devenu leur maison est inacceptable et nous devons nous y opposer totalement.
Afin de manifester notre solidarité à l’égard de nos voisins délogés, nous rappelons aux travailleurs de première ligne à qui leur employeur demande de prendre part à ce déplacement qu’ils ont le droit de refuser un travail qui met leur vie ou celle de toute autre personne en danger. Et nous rappelons aux travailleurs de première ligne et à toute personne que de déplacer avec force des personnes de leur domicile met indéniablement leur vie en danger.
Mais nous devrions également être clairs – on ne doit pas se concentrer ici sur la façon dont les travailleurs sont forcés de s’opposer les uns aux autres dans ce dossier et dans tant d’autres circonstances. On doit se concentrer sur les personnes aux pouvoirs qui prennent ces décisions. Il est temps pour tous les ordres de gouvernement d’agir. Le conseil municipal de Toronto doit résolument refuser de prendre part à de telles fermetures et doit immédiatement renverser la fermeture amorcée aujourd’hui.
Les conservateurs de Doug Ford doivent élaborer une stratégie provinciale de logements qui prévoit que le logement est un droit fondamental. Le gouvernement fédéral a aussi une responsabilité ici, et les libéraux de Justin Trudeau doivent faire plus que des promesses en l’air – ils doivent adopter une stratégie nationale globale de logements abordables.
Il est plus que temps que nous prenions la décision d’assurer les meilleures conditions et les conditions les plus sécuritaires possibles pour les personnes qui n’ont toujours pas de logement et d’assurer des investissements solides, de tous les ordres de gouvernement, dans les services publics chroniquement sous-financés que nos membres offrent pour soutenir les personnes les plus vulnérables.