ESSEX, ON – Amanda Hodgkins travaillait à Community Living Essex County (CLEC) depuis deux ans lorsqu’elle a commencé sa journée de travail habituelle de 7h00 à 15h00. Lorsque son quart de travail s’est terminé, il n’y avait personne pour la remplacer et elle a dû rester l’après-midi. À la fin de son quart de travail, il n’y avait personne pour la remplacer, de sorte qu’elle a été forcée à rester cet après-midi-là. Et cette nuit-là. Et le jour suivant. Lorsqu’elle a finalement pu partir 35 heures plus tard, elle avait manqué le tournoi de football de ses enfants.

Cette histoire – et des dizaines d’autres semblables – est à l’origine d’une lettre ouverte signée par plus de 70% des membres de la section locale 3137 du SCFP, qui réclament la fin de la pratique des heures supplémentaires forcées.

Les quelques 600 travailleurs de première ligne des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle et les travailleurs administratifs de la section locale 3137 du SCFP sont sans contrat depuis près d’un an. Ils ont entamé les négociations avec des propositions visant à résoudre la crise de longue date de la main-d’œuvre de l’agence, à améliorer les conditions de travail et à garantir que les adultes handicapés reçoivent le soutien dont ils ont besoin. Jusqu’à présent, la direction n’a pas tenu compte de leurs préoccupations.

« Notre agence compte actuellement plus de 100 postes en moins. Les gens peuvent partir et gagner plus avec de meilleures heures de travail dans des emplois qui n’exigent pas le même niveau de formation ou de responsabilité. C’est pourquoi nous avons des travailleurs à temps partiel qui travaillent plus de 70 heures par semaine. C’est la raison pour laquelle des travailleurs sont coincés dans leur équipe et ne peuvent pas rentrer chez eux pour voir leur famille. C’est pourquoi les foyers manquent de personnel, ce qui met en danger les clients et les travailleurs, » a déclaré Paul Brennan, travailleur de première ligne et président de la section locale 3137 du SCFP. « Notre employeur semble penser que de nouvelles pratiques d’embauche ou des publicités sur Facebook résoudront cette crise. Mais rien ne changera tant qu’il ne s’engagera pas à traiter les travailleurs de manière équitable. »

Compte tenu de la prévalence des heures supplémentaires forcées, les travailleurs apportent désormais régulièrement des sacs de nuit à chaque fois qu’ils se rendent sur place, juste au cas où. Le CLEC n’est pas un cas unique – les travailleurs de Port Colborne ont organisé une grève de près d’un mois pour obtenir des heures supplémentaires automatiques – mais les cas se multiplient à un rythme alarmant à l’agence. Les membres des familles des clients ont même soulevé la question, s’inquiétant à juste titre du fait que l’on demande à des travailleurs surchargés d’en faire trop avec trop peu.

« Personne ne devrait aller travailler sans savoir quand il rentrera chez lui. Je suis une mère et je dois être là pour mes enfants. Je sais que je les ai laissés tomber ce jour-là, » déclare Mme Hodgkins. « Nous aimons notre travail, mais il ne doit pas se faire au détriment de nos familles et de notre bien-être. »

La section locale 3137 du SCFP  a remis sa lettre de super-majorité au conseil d’administration de l’agence avant que les deux parties ne retournent à la table demain. L’équipe de négociation reste concentrée sur des améliorations significatives sur la question des heures supplémentaires forcées et sur un salaire raisonnable qui permettrait aux travailleurs d’être payés de manière comparable à d’autres agences.

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Jesse Mintz, Communications du SCFP | 416-704-9642 | [email protected]