Un message de Fred Hahn et Candace Rennick, président et secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario

 

La fête du Travail est le moment de l’année où les travailleurs peuvent faire le bilan de nos réalisations, réfléchir sur nos luttes et évaluer ce qui est nécessaire pour améliorer la vie quotidienne de chaque personne dans nos collectivités.

 

Nous avons traversé une ère de domination corporative où il est maintenant accepté que les entreprises n’ont pas seulement à être rentables, mais que ces profits doivent continuer de croître davantage chaque année. On nous a dit que si les profits ne continuent pas de croître, l’économie s’essoufflera. À tous les travailleurs, nous demandons : à vous, qu’est-ce que ça vous a apporté?

 

Nous sommes en 2016 – les travailleurs canadiens sont beaucoup plus éduqués qu’à tout autre moment de notre histoire; toutefois, pour ceux qui ont des emplois, les salaires ont stagné, les charges de travail ont augmenté et les emplois à temps partiel et précaires sont devenus la norme, particulièrement pour les travailleurs racisés et ceux de moins de trente ans. Les femmes continuent de recevoir une fraction du salaire de leurs homologues masculins, et, en fait, l’écart de rémunération entre les sexes s’accroît au lieu de diminuer.

 

Tandis que les entreprises accumulent des milliards de dollars dans les banques offshore, les coûts que les gens doivent payer grimpent en flèche, les salaires des travailleurs sont loin de garder la cadence, les régimes de retraite sont attaqués, il n’y a pas suffisamment d’emplois et les entreprises payent maintenant si peu d’impôt que nous perdons les services publics qui ont fait de ce pays un lieu plus juste où vivre.

 

En plus de ces problèmes, nos gouvernements choisissent de vendre des biens et de privatiser les services qui ont été créés avec l’argent provenant de nos impôts, et ce afin que les entreprises puissent faire encore plus d’argent, argent qui devrait plutôt servir à offrir des services publics.

 

Le gouvernement libéral de l’Ontario voudrait nous faire croire que la seule solution à son problème de revenus actuel est la vente de notre réseau d’électricité public, ce qui ne fait que causer des hausses phénoménales des factures pour accroître les profits, et, pendant ce temps, le gouvernement renonce à des milliards de dollars en revenus à long terme. La population de partout en Ontario reconnaît à quel point c’est désastreux.

 

Comme bien des gens le disent ces temps-ci, « nous sommes en 2016 ». La vie ne devrait pas être plus difficile pour la plupart d’entre nous, tandis qu’un petit groupe de privilégiés continue d’amasser plus de richesse que quiconque pourra jamais dépenser.

 

Il est temps de renverser la vapeur. Il est temps que notre gouvernement cesse de servir les intérêts des entreprises et commence à répondre aux besoins des travailleurs de cette province.

 

Alors que le gouvernement de l’Ontario effectuera son examen portant sur l’évolution des milieux de travail au cours de l’année qui suit, nous avons une occasion unique, qui n’arrive qu’une fois par génération, de nous tenir debout et de dire « assez c’est assez » – et de voir à ce que tout changement qu’il apportera à nos lois du travail soit fait dans le but de réellement protéger tous les travailleurs et d’améliorer leur vie.

 

Il est temps que nous nous concentrions sur un véritable programme d’équité « parce que nous sommes en 2016 ».

  • Verser un salaire équitable à tous les travailleurs pour leur dur labeur – un salaire qui n’enferme pas les gens dans la pauvreté.
  • Mettre fin à l’écart de rémunération entre les sexes – s’assurer que toutes les femmes gagnent le même salaire que leurs homologues masculins.
  • Mettre fin à l’explosion des emplois précaires et s’assurer qu’aucun d’entre nous, particulièrement les jeunes travailleurs et les travailleurs racisés, ne se retrouve à occuper de nombreux emplois précaires peu rémunérés.
  • Créer un système de garderies publiques, universelles, de grande qualité et accessibles.
  • Faire en sorte que les entreprises rentables et les banques payent leur juste part d’impôts – pour aider à financer les services et l’infrastructure dont elles profitent également.
  • Cesser de vendre nos biens publics, ce qui ne fera qu’aggraver la situation pour les générations futures.
  • Garantir des congés de maladie payés pour tous les travailleurs couverts par la Loi sur les normes d’emploi.
  • Faire en sorte qu’il soit plus facile pour les travailleurs de se joindre à un syndicat – parce que vous reconnaissez que la syndicalisation est un facteur clé de notre réussite économique.
  • Protéger nos aînés vieillissant qui vivent dans des établissements de soins de longue durée en établissant une loi qui obligerait une norme de quatre heures de soins primaires par jour, soins dont ils ont besoin.