On vous pardonnerait d’avoir pensé qu’une crise sans précédent comme la COVID-19 pourrait changer à peu près n’importe qui, pour le meilleur ou pour le pire. Elle a changé nos relations; la façon dont nous travaillons; comment nous sortons; comment, ou si, nous voyageons – assurément même les conservateurs de Doug Ford peuvent changer.
Mais le premier ministre, qui a déjà affirmé que les personnes en ont plus qu’assez des taxes et des dépenses à l’infini, n’en est jamais venu à la conclusion que les services publics sauvent des vies et qu’on ne doit plus jamais les piller de leurs ressources. Et le budget de son parti qui vient tout juste d’être annoncé, avec des chiffres importants et de grandes promesses, le point culminant d’un bombardement vertigineux d’annonces, n’est rien d’autre qu’un budget décevant et une erreur de budgétisation – non pas la reconnaissance d’une considération attendue depuis longtemps dont nous avons désespérément besoin.
« Lorsque les gens vous montrent qui ils sont la première fois, croyez-les », a dit la poète Maya Angelou. En d’autres mots : Un léopard ne peut pas changer ses taches.
Prenez la proposition budgétaire concernant les soins de santé et le fait qu’ils n’augmentent pas le financement pour les soins de santé, peu importe ce qu’affirment les conservateurs de Doug Ford. Lorsqu’on tient compte de l’inflation, de la croissance de la population et des changements démographiques, on constate une réelle coupure en pleine sixième vague. L’Ontario a déjà dépensé moins en soins de santé par personne que n’importe quelle autre province. Maintenant, au lieu d’appuyer sur l’accélérateur pour faire du rattrapage, le gouvernement ne bouge pas et appelle ça un progrès. Qui plus est, il y a des signes qu’une grande partie du financement actuel servira aux hôpitaux, aux cliniques et aux foyers de soins de longue durée à but lucratif – encore plus de deniers publics qui « rembourrent » les marges de profit d’établissements qui ont tendance à tourner les coins ronds et à compromettre les soins et les conditions de travail.
C’est la même histoire pour l’éducation où il y a eu des coupures de 1,3 milliard de dollars cette année seulement. Ce plan ne contient rien pour réduire le nombre d’élèves par classe, régler suffisamment le retard des réparations, améliorer la ventilation pour assurer la sécurité des élèves et des travailleurs de l’éducation ou verser un meilleur salaire aux travailleurs. Et, comme de remettre le devoir d’un autre comme si c’était le sien, la quasi-totalité de l’augmentation du financement pour la prochaine année provient de l’accord fédéral sur la garde des jeunes enfants.
Les chiffres sont clairs et indéniables : des coupures de 685 millions de dollars à l’enseignement postsecondaire cette année. Des coupures de 632 millions de dollars aux services de protection de l’enfance et aux services sociaux. Des coupures globales de 2,7 milliards de dollars au cours des trois prochaines années.
La tentative éhontée, quoi que dérisoire, d’acheter une élection est également claire et indéniable.
Cliquer ici pour lire l’article complet, co-écrit par Fred Hahn, président du SCFP-Ontario, et Angella MacEwen sur Ricochet (en anglais seulement).