Chaque année, le 6 décembre, nous soulignons la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Nous nous rappelons des quatorze femmes qui ont été tuées et des dix personnes qui ont été blessées à l’École Polytechnique en 1989.
En cette journée, et chaque jour, le SCFP-Ontario tient compte du sexisme profondément enraciné au sein de notre société et il se réengage à l’éliminer une fois pour toutes.
Nous voyons, en ce moment, une escalade de la violence faite aux femmes. Le service d’aide téléphonique de l’Ontario destiné aux femmes victimes de violence a rapporté d’importantes augmentations du nombre d’appels depuis le début de la pandémie de la COVID-19. En lumière des restrictions provinciales et de pertes d’emplois, de nombreuses femmes sont maintenant à la maison, avec leurs abuseurs et sans l’intimité dont elles ont besoin pour appeler pour obtenir de l’aide. Entre-temps, le nombre de femmes autochtones disparues et assassinées augmente, ce qui soulève peu d’indignation et entraîne encore moins d’action.
Il y a des rapports d’incidents de violence plus fréquents au travail pendant cette pandémie. Les travailleurs de première ligne, disproportionnellement des femmes et des personnes racisées, sont les premiers à y être exposés. Le SCFP-Ontario le sait trop bien parce que bon nombre de nos membres sont des travailleurs de première ligne, des femmes et des personnes racisées.
La violence dont sont victimes les femmes – y compris les femmes trans, qui subissent de la violence de façon disproportionnée – est le fruit du sexisme structurel. C’est une structure qui produit des formes de violence plus discrètes, mais tout de même indéniablement destructrices.
Au cours de la pandémie de la COVID-19, nous avons constaté que les femmes ont subi plus de pertes d’emplois que les hommes. Les femmes risquent davantage de se retrouver sur les lignes de front, sans l’ÉPI dont elles ont besoin. La plupart des résidents des foyers de soins de longue durée qui sont décédés étaient des femmes. Et les femmes sont plus à risque d’être affectées par la fermeture des garderies.
Notre travail en tant que syndicat a été de soulever ces préoccupations. Nous demandons aux conservateurs de Doug Ford de présenter un budget qui assure un financement permanent aux garderies, entre autres services sociaux. Nous avons demandé à ce gouvernement de renverser ses décisions de dissoudre le groupe d’experts sur la violence faite aux femmes, ainsi que ses décisions de couper le financement à l’Ordre des sages-femmes de l’Ontario et aux centres d’aide aux victimes de viol de l’Ontario.
Le Comité des femmes de l’Ontario du SCFP a pris en charge le travail de notre syndicat pour éliminer la violence fondée sur le sexe en organisant des campagnes de sensibilisation et en négociant des protections dans nos conventions collectives.
Seule une action collective mettra fin aux nombreuses formes de violence à l’égard des femmes qui continuent d’exister au sein de toutes nos collectivités. Il est maintenant temps, plus que jamais, d’organiser une tempête de résistance.