Une vaste majorité déclare qu’il n’y a pas assez de personnel dans les hôpitaux publics.

OTTAWA – Soixante-treize pour cent des Ontariens estiment que le gouvernement devrait accorder la priorité aux hôpitaux publics plutôt qu’aux cliniques privées, selon un sondage réalisé à la suite de l’annonce récente, dans le budget, de l’affectation de 280 millions de dollars à des cliniques privées à but lucratif. Quatre-vingt-quatre pour cent d’entre eux ont également déclaré qu’ils pensaient que les hôpitaux publics manquaient de personnel.

Le sondage Nanos a été réalisé entre le 27 mai et le 1er juin auprès de 1 017 Ontariens âgés de plus de 18 ans. Le sondage a été commandé par le Conseil des syndicats hospitaliers de l’Ontario du SCFP (CSHO-SCFP), qui a publié un rapport supplémentaire sur la privatisation en cours des services hospitaliers.

« Ce sondage montre qu’il y a une opposition écrasante aux projets du gouvernement de privatiser les chirurgies hospitalières », a déclaré Michael Hurley, président du CSHO-SCFP, qui représente 50 000 membres du personnel des hôpitaux et des établissements de soins de longue durée. « Le public comprend que les dépenses consacrées aux cliniques et agences privées à but lucratif sont beaucoup plus coûteuses, qu’elles donnent de moins bons résultats et qu’elles font double emploi avec les infrastructures et l’administration. La grande majorité souhaite que nos ressources soient allouées aux soins de santé publics ».

Alors que le gouvernement augmente le financement des cliniques à but lucratif, plus de quatre Ontariens sur cinq (84 %) pensent qu’il n’y a pas assez de personnel dans les hôpitaux publics – y compris 82 % des sympathisants du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario.

Dans le dernier budget, le financement des soins de santé a augmenté de 2 %, ce qui est bien inférieur à l’inflation annuelle des soins de santé, qui s’élève à 5,2 %, note le syndicat.

Après avoir privatisé en grande partie les opérations de la cataracte, le gouvernement prévoit d’étendre la prestation privée à but lucratif à d’autres procédures, notamment les arthroplasties du genou et de la hanche, ainsi qu’aux diagnostics. En 2023, le premier ministre Doug Ford a laissé entendre que jusqu’à 50 % des opérations chirurgicales pourraient être réalisées en dehors des hôpitaux.

« C’est surprenant quand on sait que les chirurgies à but lucratif en Ontario sont deux fois plus chères que celles pratiquées dans les hôpitaux publics », a déclaré M. Hurley.

Le rapport du CSHO-SCFP met en lumière les conclusions d’une étude réalisée en 2024 par le Journal de l’Association médicale canadienne, selon laquelle la privatisation des opérations de la cataracte a entraîné une augmentation des tarifs chirurgicaux de 22 % pour les Ontariens les plus riches, alors qu’ils ont baissé pour tous les autres. L’accès aux opérations pour les personnes les plus pauvres de l’Ontario a diminué de 9 %. L’étude note que les hôpitaux offrent un accès égal aux soins.

Lors de la conférence de presse, le syndicat a présenté une représentation visuelle de cette inégalité à l’aide d’une carte des quartiers d’Ottawa, codée par couleur en fonction du statut socio-économique.

« Les gens ne peuvent pas se permettre de payer des milliers de dollars pour des soins de santé », a déclaré M. Hurley. « La grande majorité des Ontariens rejettent cette privatisation coûteuse qui creuse les inégalités et réduit considérablement l’accès aux soins ».

La Coalition ontarienne de la santé a recensé des centaines de cas de cliniques privées à but lucratif qui facturent aux patients des services médicalement nécessaires – ce qui est illégal – et des services supplémentaires que les patients se sont sentis obligés d’acheter.

Soixante-sept pour cent des personnes interrogées dans le cadre du sondage Nanos ont déclaré qu’il était inacceptable que des cliniques privées fassent payer des services médicalement nécessaires.

Le syndicat s’est inquiété de l’accélération de la privatisation, citant les conclusions de l’étude du CMAJ selon lesquelles, depuis l’élargissement du financement public des opérations de la cataracte en Ontario, 22,5 % de ces interventions ont été effectuées dans des cliniques privées.

Résumé des résultats de l’enquête :

  • 72% sont d’accord avec les résultats de l’étude du CMAJ selon lesquels la privatisation aura un impact négatif sur l’accès aux soins des personnes les plus pauvres.
  • 67 % déclarent qu’il est inacceptable que les cliniques privées fassent payer les patients pour des services médicalement nécessaires
  • 73 % déclarent que le gouvernement doit donner la priorité aux dépenses de santé publique, et non aux cliniques privées
  • 84 % des personnes interrogées estiment que le personnel des hôpitaux publics est insuffisant

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