BRAMPTON (ONTARIO) – Cet après-midi à Brampton, le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn, s’est interrogé sur les raisons qui poussent le directeur général de la Société d’aide à l’enfance de la Région de Peel (SAE de Peel) à se soucier si peu de la sécurité de ses travailleurs et des enfants qu’ils sont censés protéger.
Les travailleurs de la SAE de Peel affiliés au SCFP 4914 sont en grève depuis 45 jours. Leur conflit de travail porte sur une charge de travail irréaliste et leur sécurité. L’employeur ne démontre aucune volonté d’accorder du sérieux à leurs préoccupations.
« Ces travailleurs sont en première ligne dans la protection de l’enfance, explique M. Hahn. Leur travail peut faire une différence marquante dans la vie d’un enfant. S’ils ont trop de dossiers à traiter, ils se retrouvent dans l’incapacité d’accorder une attention suffisante à chaque cas, ce qui met des enfants en danger. Il faut que la SAE de Peel prenne la situation au sérieux. Il faut qu’elle revienne à la table pour négocier une entente. »
À la SAE voisine de Toronto, on a plafonné la charge de travail pour éviter les risques qu’entraîne cette incapacité à pouvoir accorder une attention suffisante à chaque enfant. Pourtant, le directeur général de la SAE de Peel refuse d’envisager un plafond moins restrictif.
Pendant ce temps, les familles souffrent. Des parents sont dans l’impossibilité de voir leurs enfants en visite supervisée. Les écoles ne reçoivent pas le soutien dont elles ont besoin. Certains enfants demeurent en foyer alors qu’ils pourraient retourner à la maison si on pouvait compléter l’évaluation requise.
Plusieurs grévistes reçoivent des appels et des textos de clients qui réclament de l’aide. Ces clients affirment que la SAE ne les rappelle pas ; ceux à qui on répond se font dire que leur problème n’est pas prioritaire.
« Nous voulons revenir au travail, lance la présidente du SCFP 4914, Sonia Yung. Nous nous inquiétons pour nos enfants. La situation est devenue intenable ; on ne peut plus faire la sourde oreille. Si la partie patronale ne s’attèle pas sérieusement à régler les problèmes, les syndiqués ne seront pas les seuls à en pâtir. »
« La protection de l’enfance est une profession difficile et dangereuse parfois, ajoute Carrie Lynn Poole-Cotnam, présidente du secteur des services sociaux au SCFP-Ontario. Les familles que ces travailleurs rencontrent ne vivent pas de beaux moments. En plus de jongler avec une charge de travail impossible, ceux-ci se font menacer et agresser au quotidien. Il faut qu’on le reconnaisse et qu’on agisse. »
« On ne peut pas dissocier sécurité de l’employé et sécurité de l’enfant, renchérit la secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick. Personne ne fait la grève à la légère. Se priver de son revenu pendant plus d’un mois, on fait ça uniquement pour les enjeux sérieux. Il est temps que l’employeur reconnaisse ce que vivent ces braves travailleurs quotidiennement et qu’il adopte des mesures concrètes pour régler les problèmes. »
Le SCFP est le syndicat communautaire de l’Ontario. Ses quelque 260 000 membres fournissent les services publics de qualité dont nous avons tous besoin au quotidien. Les membres du SCFP-Ontario sont fiers de travailler dans les services sociaux, les soins de santé, le réseau scolaire, le milieu municipal, le secteur universitaire et le transport aérien.
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