Image shows the inside of Sunnyside, a long-term care home, with bright green walls and a large wooden sign that says "Life is Beautiful." A few of the home's residents are in the photo's background.

Alors que les foyers de soins infirmiers se préparent pour la fin des décrets d’urgence en lien avec la pandémie, les exploitants veulent jouer un rôle permanent pour les nouveaux travailleurs faiblement rémunérés.

Mais des défenseurs comme Candace Rennick du SCFP-Ontario questionnent l’utilisation de membres du personnel inexpérimentés auprès de résidents vulnérables, affirmant que c’est un « choix politique très déplorable ».

Appelés « aides de services aux résidents », l’emploi de premier échelon a été approuvé par décret « temporaire » en mars 2020, dans le cadre de la Loi sur la protection civile et la gestion des situations d’urgence. Maintenant, plus de 18 mois plus tard, l’Ontario Long Term Care Association souhaite que le gouvernement consacre le rôle dans le texte de sa nouvelle loi.

« Ils n’offrent pas de soins (pratiques) directs », de dire Donna Duncan, présidente-directrice générale de l’Ontario Long Term Care Association, qui représente des foyers à but lucratif et des foyers sans but lucratif. « Ils offrent du soutien – faisant du dépistage de la COVID, livrant les collations, ramassant les draps, arrosant les plantes ou tenant les iPads afin qu’un résident puisse avoir une visite virtuelle avec un membre de sa famille. »

La Loi de 2007 sur les foyers de soins de longue durée sera revue cet automne (article en anglais seulement), avec une promesse de quatre heures de soins quotidiens directs d’ici 2025 et une supervision plus rigoureuse, même si le gouvernement n’applique pas toujours ses règles actuelles. Rod Phillips, ministre des Soins de longue durée, a promis d’embaucher 27 000 travailleurs afin de répondre aux besoins en personnel pour ces soins quotidiens, bien que de nombreux membres du personnel des soins de santé quittent le secteur.

Publié jeudi, le mémoire de l’OLTCA pour des changements à la Loi fait état d’environ 50 recommandations. Mme Duncan a affirmé que plusieurs font encore l’objet d’améliorations.

Parmi les changements suggérés, l’OLTCA souhaite que la Loi reconnaisse le rôle et les droits des « prestataires de soins essentiels », qui donnent des heures de soins et du soutien émotionnel à leurs êtres chers. Elle demande une responsabilité plus stricte avec des « sanctions transparentes renforcées pour négligence et abus, jusqu’à la radiation d’une licence ».

Et elle s’est jointe à AdvantAge Ontario, qui représente des foyers sans but lucratif, municipaux et de bienfaisance, pour demander une loi qui soutient les besoins émotionnels, spirituels et culturels des résidents plutôt que le système actuel qui se concentre sur les tâches. La Commission d’enquête sur la COVID-19 dans les foyers de soins de longue durée a affirmé que le gouvernement devrait soutenir et financer des modèles et des philosophies qui accordent la priorité aux gens dans les foyers.

Lisa Levin, la présidente-directrice générale d’AdvantAge Ontario, a affirmé que son association veut également des aides de services aux résidents, disant qu’ils représentent une « excellente option que de nombreux foyers ont utilisé pendant la pandémie pour améliorer la qualité des soins.

« Nous croyons que leur rôle devrait se poursuivre. »

Ce n’est pas tout le monde qui est d’accord.

« Nous voulons plus de travailleurs qualifiés, pas moins », de dire un directeur d’un foyer municipal.

Mme Rennick du SCFP a affirmé ceci : « Les soins offerts aux résidents peuvent uniquement s’améliorer lorsqu’une plus grande partie des emplois deviennent des emplois à temps plein et que les salaires augmentent sur une base permanente afin que le personnel qualifié, formé et de premier ordre veuille travailler dans les soins de longue durée. » Son syndicat représente des membres du personnel de première ligne.

Et Jane Meadus, une avocate du Advocacy Centre for the Elderly, a affirmé que le rôle moindre est paradoxal alors que l’industrie « ne cesse d’affirmer que les résident des soins de longue durée sont plus malades et plus fragiles, et qu’ils souffrent davantage de démence ».

« Ensuite ils veulent diminuer le nombre de membres du personnel? »

Alors que l’industrie est aux prises avec une « crise » de dotation en personnel aggravée par la COVID, Mme Duncan croit que ces emplois font partie d’une solution. Mais elle a affirmé que les aides de services aux résidents n’offriront pas de soins pratiques « avant qu’ils ne deviennent des préposés aux services de soutien à la personne ». Elle a affirmé que le champ de pratique de l’emploi pourrait être contrôlé par la Loi sur les professions de la santé réglementées.

« Nous considérons que c’est un rôle important de premier échelon d’introduire des personnes qui manifestant une curiosité pour le travail dans les soins de longue durée en les faisant venir pour voir si c’est l’endroit où ils aimeraient être. »

Selon elle, la nouvelle loi peut entraîner une formation sur le terrain, ce qui ferait qu’un aide de services aux résidents deviendrait un préposé aux services de soutien à la personne par l’entremise d’une formation « accélérée » de collèges communautaires ou privés. La formation de préposé aux services de soutien à la personne est d’environ huit mois dans de nombreux programmes traditionnels.

Laura Tamblyn Watts, présidente-directrice générale de CanAge, un groupe de défense national des aînés, croit qu’il y a un rôle fondamental pour les aides de services aux résidents dans les foyers – avec un peu de formation.

« Il y a une différence entre soins de santé et soins sociaux », d’affirmer Tamblyn Watts. Les travailleurs de premier échelon pourraient avoir un certain contact physique avec les résidents, comme de leur tenir le bras en les aidant à se lever de leur chaise, mais elle a affirmé que c’est quelque chose qu’un membre de la famille ou un bénévole pourrait faire.

Il n’est pas étonnant que les pressions exercées par des groupes de l’industrie pour un changement de réglementation soient accueillies avec cynisme par certains, de dire Tamblyn Watts, une avocate. Mme Meadus, par exemple, plaide en faveur de la conservation des règlements de 2007, affirmant que les foyers ont démontré qu’ils ont besoin de supervision normative.

Tamblyn Watts croit que de nombreux défenseurs et familles sont confrontés « à la rage et au désespoir » parce que le système de réglementation des soins de longue durée est brisé et il n’y a pratiquement aucun soulagement devant les tribunaux civils, qui accordent peu d’importance monétaire à la vie des aînés.

Selon Tamblyn Watts, le système actuel « est particulier, désuet, très normatif et pas suffisamment flexible pour permettre des soins axés sur les émotions ».

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