NORTH BAY (ONTARIO) – Selon une nouvelle enquête, les tensions induites par la pandémie exposent les infirmiers auxiliaires autorisés, les préposés aux services de soutien à la personne et d’autres membres du personnel du Centre régional de santé de North Bay (CRSNB) à des taux de violence élevés au travail.
L’enquête réalisée par Oracle Research au nom du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) du 17 au 24 mai révèle une inquiétante recrudescence, en pleine pandémie, de la violence physique et sexuelle contre la main-d’œuvre qui, à North Bay et dans d’autres hôpitaux du nord, est à 91 % féminine.
Vingt-huit pour cent rapportent une augmentation de l’utilisation des armes à feu ou des couteaux contre le personnel. C’est dix pour cent de plus que la moyenne provinciale qui est de dix-huit pour cent.
Bien que seulement 13 % des plus de 239 infirmiers auxiliaires autorisés, préposés au nettoyage, membres du personnel de bureau, porteurs, préposés aux services de soutien à la personne et autres membres du personnel ayant participé à l’enquête du SCFP pour le Nord s’identifient comme étant racisés, 78 % d’entre eux rapportent être victimes de harcèlement ou d’agression en raison de leur race ou de leur apparence. C’est plus élevé que pour l’enquête provinciale du SCFP auprès de plus de 2 300 membres du personnel hospitalier, où 71 % des répondants racisés ont rapporté de la violence à caractère racial.
Cinquante-trois pour cent de toutes les catégories de travailleurs hospitaliers du CRSNB qui ont été sondés ont dit avoir subi du harcèlement sexuel et trente-huit pour cent avoir subi des agressions sexuelles.
L’enquête a également conclu que 60 % des répondants du CRSNB (et du nord de l’Ontario) ont subi de la violence physique. Soixante-cinq pour cent ont été témoins d’une hausse des incidents violents pendant la pandémie de la COVID-19. Cinquante-trois pour cent ont rapporté se sentir déprimés et épuisés émotionnellement en raison des conditions générales au travail.
Il y a environ 2 400 membres du personnel qui travaillent au CRSNB. Si on extrapole les conclusions de l’enquête pour North Bay / le nord de l’Ontario pour refléter ce total, plus de 1 400 membres du personnel hospitalier seraient agressés physiquement au travail pendant la pandémie. De ce nombre, plus de 300 de ces agressions seraient à caractère raciste.
« La plus effroyable de toutes les projections est que plus de 900 membres du personnel hospitalier de North Bay seraient agressés sexuellement au travail. Que les hôpitaux soient devenus des lieux de travail de plus en plus toxiques et dangereux où des centaines de femmes sont battues, agressées sexuellement et racisées chaque jour est une réalité qui donne à réfléchir. C’est un niveau de violence que le premier ministre provincial, le ministre de la Santé et les hôpitaux ne peuvent plus ignorer. Ils doivent y mettre fin », a déclaré Sharon Richer, secrétaire-trésorière du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP (CSHO-SCFP).
1 300 membres du personnel du William Osler seraient victimes d’agressions sexuelles sur leur lieu de travail.
Cette recrudescence de la violence faite aux femmes, dont une grande partie est à caractère raciste, survient dans un contexte de pénuries de personnel et de postes vacants jamais vus dans les hôpitaux de l’Ontario qui comptent le moins de personnel et de lits par rapport à la population de tous les pays développés.
« Cela signifie que le public attend dans des hôpitaux bondés, que les patients et patientes sont renvoyées chez eux alors qu’ils et elles sont encore gravement malades ou sans même avoir été soigné(e)s. Leur famille est inquiète et en colère quant à l’accès et à la qualité des soins. Une dotation réduite au minimum et des membres du personnel qui travaillent seul(e)s dans des circonstances où ils et elles sont très vulnérables aux agressions est devenue la normalité. En raison des lourdes charges de travail, de la pénurie de personnel et des risques de violence, plusieurs IAA, PSSP, brancardiers et brancardières, préposés et préposées au nettoyage, employés et employées de bureau choisissent malheureusement de quitter leur emploi à l’hôpital », déclare Dave Verch, IAA chevronné et premier vice-président du CSHO-SCFP.
Les recommandations visant à freiner la violence faite au personnel hospitalier commencent par la tolérance zéro et doivent inclure une prise en charge provinciale correspondant à tout le moins au coût de l’inflation pour augmenter la dotation en personnel afin que nul(le) ne travaille seul(e) et pour accroître le nombre de lits pour mettre fin aux soins dans les couloirs.
En Ontario, le SCFP représente 50 000 membres du personnel hospitalier travaillant dans 120 sites de 65 associations d’hôpitaux.
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