TORONTO – Au cours d’une période historique, les cinq plus grands syndicats de la santé de l’Ontario ont uni leurs forces pour lancer un SOS au premier ministre Doug Ford et à la ministre de la Santé Sylvia Jones : votre plan échoue. Adoptez nos solutions pour stabiliser le système, et tout de suite !

Le « plan » conservateur échoue lamentablement. Les syndicats demandent au premier ministre de discuter avec eux d’une stratégie de rétention du personnel significative, cohérente et musclée. Sous le gouvernement Ford, le système de santé a été déstabilisé ; le roulement de personnel y atteint presque quinze pour cent. L’approche conservatrice pousse le personnel à quitter le navire, laissant le système au bord du gouffre. Les hôpitaux ontariens doivent embaucher 47 000 personnes uniquement pour couvrir ce roulement et les besoins d’une population croissante et vieillissante.

En conférence de presse jeudi, les syndicats ont averti qu’après plusieurs années de négligence, de sous-financement et d’incapacité à accroître les effectifs, le système de santé ploie sous le poids de graves pénuries de personnel, de surpopulation, du manque de capacité de pointe, de la propagation de la COVID-19 et d’une forte et précoce recrudescence de la grippe et d’autres maladies respiratoires.

On voit des services d’urgence entiers fermer et des unités de soins intensifs pédiatriques déborder, ce qui cause aux familles beaucoup de détresse qu’on pourrait leur éviter si on avait un véritable plan de rétention du personnel qualifié. Il y a encore des centaines de milliers de membres du personnel qui, malgré leurs frustrations, se dévouent en première ligne du système de santé pour traverser cette crise historique. Si le premier ministre n’agit pas immédiatement, ces gens en première ligne vont tomber sous les coups de la charge de travail, de l’épuisement et de l’absence d’intérêt que porte le gouvernement à leur sort comme aux besoins croissants en matière de soins des patients. La seule manière de décrire cette situation, c’est par les mots « défaut de leadership », accusent les syndicats.

En octobre, les cinq syndicats ont demandé une réunion urgente avec le premier ministre Ford et la ministre de la Santé Jones pour tenter de trouver des solutions axées sur la première ligne. Après des semaines sans réponse, ils affirment que Doug Ford ignore ouvertement le personnel de première ligne, les patientes et les patients. En fait, le premier ministre pousse sciemment le système de santé vers l’effondrement en en faisant le moins possible pour le soutenir.

Malgré la pandémie et la crise de rétention du personnel qui persistent, Ford refuse de débourser un cent de plus pour protéger la clientèle, y compris les enfants vulnérables aux soins intensifs, chose que les syndicats qualifient d’ignoble et de cruelle. Faisant référence à l’Énoncé économique de l’automne de la semaine dernière, qui ne prévoyait aucun argent frais pour la santé, les dirigeantes et dirigeants syndicaux ont souligné que l’Ontario affiche un excédent budgétaire de deux milliards de dollars, sans compter les milliards de plus en fonds de prévoyance non dépensés et en revenus supplémentaires. Il en coûterait deux milliards de dollars pour hisser l’Ontario du fond du classement en termes de dotation en personnel hospitalier à la moyenne canadienne.

Les cinq syndicalistes ont exprimé leur profonde inquiétude quant au fait que Ford utilise la crise pour mener à bien son coûteux programme de privatisation. Ils préviennent que les soins de santé à deux vitesses ne feront qu’aggraver la pénurie de personnel, le temps d’attente et les résultats pour les patients et patientes, puisqu’ils se disputeront un trop petit bassin de personnel qualifié, alors que le système public sera désavantagé par la faiblesse de ses salaires.

Leur message : les soins de santé à but lucratif à l’américaine ne sont pas la solution à la crise ontarienne. Ford devrait plutôt écouter les travailleuses et travailleurs de première ligne et leurs syndicats, qui lui disent de se concentrer sur des solutions immédiates pour retenir le personnel débordé qui tient notre système de santé à bout de bras.

Les syndicats appellent le gouvernement Ford à mettre en œuvre les solutions suivantes :

  • respectez le personnel : annulez le projet de loi 124 et laissez la négociation collective déterminer les salaires afin de stabiliser la dotation;
  • augmentez la dotation en première ligne : offrez des incitatifs réactifs à la main-d’œuvre actuelle et des incitatifs au retour au travail aux gens qui sont partis;
  • soulagez la pression administrative : embauchez du personnel de soutien hospitalier;
  • investissez dans les gens, pas dans le profit : limitez le recours aux agences de placement privées;
  • pas de privatisation : engagez-vous à investir tous les nouveaux fonds dans les hôpitaux publics.

 

Citations

Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP) :

« La ministre de la santé affirme que la fermeture de 80 salles d’urgence au cours de l’été et que les énormes pressions que subissent actuellement les hôpitaux pédiatriques ne sont pas des crises mais des événements planifiés. D’un côté, qui planifierait de telles défaillances du système? Et de l’autre, nous savons que ce gouvernement se sert de la faiblesse actuelle du système hospitalier public contre lui pour privatiser les retards d’interventions chirurgicales et de diagnostics. Que la ministre n’ait pas présenté de plan pour répondre à la crise de dotation en personnel dans les hôpitaux est profondément troublant. »

Angela Preocanin, infirmière autorisée et première vice-présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO) :

« Nous voulons que les gens se rappellent qu’ils ont une voix, qu’ils ont du pouvoir et qu’ils peuvent se rallier à ceux d’entre nous qui offrent des soins pour exiger des mesures et un plan réel à ce gouvernement. Laisser les patients pédiatriques et adultes souffrir alors que le gouvernement affirme ne pas avoir d’argent pour rétablir la dotation en personnel de notre système de santé public alors qu’il dispose de milliards de dollars en fonds inutilisés pour les soins de santé est obscène. Les gens doivent exiger que le gouvernement finance les soins dont ils ont besoin et qu’ils méritent. Nous demandons au gouvernement de travailler avec nous pour trouver des solutions – pour le bien des Ontariens immédiatement. »

JP Hornick, président du Syndicat des employées et employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO/OPSEU) :

« Après des années de choix politiques qui ont créé un sous-financement et une pénurie de personnel dans le système de santé de l’Ontario, les patients, leurs familles et les travailleurs de l’arc complet des soins aux patients souffrent des répercussions. Des salles d’urgence ferment, des appareils d’IRM et des tomodensitomètres ferment et les soins aux patients en souffrent – tout ça en raison d’un manque de personnel. Les travailleurs de première ligne ont des solutions; nous savons également ce que notre solidarité peut accomplir – lorsque les travailleurs, leurs syndicats et les collectivités dont ils font partie s’unissent dans une vision et un but communs, nous obtenons gain de cause. Dans la lutte pour sauver nos hôpitaux publics – et contre la prestation à but lucratif à l’américaine – nous ne reculerons pas. »

Jackie Walker, présidente de la Division des soins infirmiers du SEIU Healthcare :

« Personne n’est satisfait d’un plan des conservateurs qui contribue objectivement à aggraver les répercussions dans l’ensemble du système de santé de l’Ontario. Ce n’est pas le plan des travailleurs qui connaît des ratés. Ce que nous constatons c’est le plan défaillant de Doug Ford. Encore une fois, nous apportons des solutions pratiques au premier ministre provenant des premières lignes pour régler la crise des soins. Le gouvernement provincial peut choisir notre nouveau plan éclairé provenant des travailleurs de la santé eux-mêmes ou il peut importer un programme de privatisation à l’américaine où les patients attendent plus longtemps afin que des intérêts privés puissent bénéficier davantage, en refusant aux patients ayant des conditions préexistantes un accès à des soins universels, comme à l’Hôpital Shouldice. Doug Ford avait promis de protéger la Ceinture de verdure, maintenant il la pave. Doug Ford avait promis un accès à l’Assurance-santé de l’Ontario, puis a forcé les aînés à se servir de leur carte de crédit pour obtenir un lit d’hôpital. Quelle est la prochaine étape? »

Naureen Rizvi, directrice régionale d’Unifor de l’Ontario :

« La pandémie est encore difficile pour les Ontariens, avec de longs temps d’attente aux urgences, des hôpitaux bondés et des retards de chirurgies et de procédures. Entre-temps, les travailleurs de la santé sont épuisés et les pénuries de personnel continuent d’être un fléau dans notre système. Le système de santé est sous respirateur artificiel, pourtant ce gouvernement reste les bras croisés sans aucune intention de régler les problèmes. Le plan de Doug Ford est plutôt de laisser le système s’effondrer et d’exercer des pressions pour davantage de prestataires privés à but lucratif pour offrir les services. »

Le CSHO-SCFP, l’AIIO, le SEFPO/OPSEU, le SEIU Healthcare et Unifor sont les syndicats qui représentent plus de 295 000 travailleurs de la santé partout en Ontario.

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Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez communiquer avec :

Stella Yeadon, CSHO-SCFP, [email protected]

Sheree Bond, AIIO, [email protected]

Kim Johnston, SEFPO/OPSEU, [email protected]

Corey Johnson, SEIU Healthcare, [email protected]

Hamid Osman, Unifor, [email protected]