Le 21 mars 1960, des policiers du canton de Sharpeville (Afrique du Sud) ont ouvert le feu sur une foule de manifestants noirs qui étaient descendus dans les rues pour protester contre la ségrégation raciale du régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Les policiers ont assassiné 69 manifestants pacifiques et blessé 180 autres personnes, dont environ 50 femmes et enfants. Cette atrocité est largement connue sous le nom de massacre de Sharpeville.
Six ans après le massacre, les Nations Unies ont déclaré le 21 mars Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
Bien que le 21 mars 1960 puise ses racines à Sharpeville (Afrique du Sud), la lutte pour la justice raciale s’est propagée dans le monde entier, alertant les gens quant au travail important qui doit être fait dans leurs collectivités locales. Le 21 mars est une occasion de se rappeler des victimes du massacre de Sharpeville et de renouveler nos engagements – tant individuels que collectifs – afin de créer un monde exempt de toute forme de discrimination raciale.
Au Canada, un récent rapport de Statistique Canada a révélé que, en 2020, les Canadiens d’origine asiatique de l’est et du sud-est ont subi une augmentation de 301 pour cent des crimes haineux déclarés à la police par rapport à 2019. Au cours de cette période, les crimes haineux commis à l’égard des Autochtones et des Sud-asiatiques ont augmenté de 152 pour cent et de 47 pour cent respectivement.
Ces statistiques n’offrent qu’un petit aperçu du racisme profondément enraciné dans la société canadienne. En plus d’actes de haine individuels, les Canadiens doivent tenir compte des nombreux systèmes et politiques de suprématie blanche de longue date qui visent à exploiter les Autochtones, les Noirs et les personnes racisées.
Le gouvernement de l’Ontario n’a pas réussi à régler l’injustice dans la communauté de Grassy Narrows, qui demande aux gouvernements fédéral et provincial (en anglais seulement) d’enlever le mercure qui se trouve dans leur cour d’eau et de les indemniser.
Il n’y a pas eu non plus d’action pour cesser de financer la police, qui est une étape déterminante pour s’attaquer à la violence dont sont victimes les communautés noires et autochtones. Le financement des budgets gonflés de la police devrait plutôt être réaffecté à des soutiens en santé mentale, à des logements abordables, au transport en commun et à divers autres services.
Tout au long de cette pandémie, des membres des communautés noires, autochtones et racisées ont contracté la COVID-19 à des taux plus élevés puisque leurs membres sont disproportionnellement représentés dans la main-d’œuvre essentielle à faible revenu et sont victimes de racisme systémique relativement à l’accès aux logements abordables, aux emplois et aux soins de santé.
Bien qu’il y ait encore beaucoup de travail à faire, il y a de nombreux exemples de personnes et d’organisations qui luttent pour la justice raciale. En pleine crise continue du mercure, Grassy Narrows ne cesse de demander une indemnisation juste pour les membres de la communauté et a obtenu des engagements importants quant à l’amélioration des soins pour les personnes malades en raison du mercure, une réforme du Mercury Disability Board et le nettoyage de la rivière English-Wabigoon.
Parallèlement, grâce aux efforts du Centre de santé communautaire TAIBU de Scarborough, avec l’aide du maire suppléant Michael Thompson, le maire de Toronto John Tory a reconnu que le racisme à l’égard des Noirs a des conséquences profondes sur la santé mentale. Par conséquent, en mars 2020, il a déclaré le 11 mars Journée de la santé mentale des Noirs et, en 2021, cette journée a été changée pour Semaine de la santé mentale des Noirs, qui a été célébrée du 7 au 11 mars 2022.
En cette Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, nous devons nous rappeler que la lutte contre le racisme est loin d’être terminée. Nous devons redoubler d’efforts, au sein de nos collectivités, dans nos lieux de travail et au sein de notre syndicat.
Aluta continua! (La lutte se poursuit!)
Amandla Awethu! (Le pouvoir au peuple!)