En cette fête du Travail, nous célébrons les travailleurs qui relèvent le défi
Chaque jour, les travailleurs de l’Ontario vivent la réalité des manchettes sinistres : hyperinflation, salaires qui ne peuvent pas suivre le rythme de l’inflation, pandémie mondiale, crise dans les soins de santé et un gouvernement provincial qui tient mordicus à rendre la vie plus difficile pour toute personne qui n’est pas un de ses amis bien nantis et qui ont leurs entrées.
Les membres du SCFP voient et ressentent le pire de tout cela : le précieux système public de santé de l’Ontario a été privé de moyens pour le préparer à la privatisation. Nos aînés vulnérables ont été sacrifiés pour alimenter les soins de longue durée à but lucratif. Les services municipaux sont étirés à la limite. Les services sociaux sont plus que jamais à court d’argent, et les besoins de la population sont devenus plus urgents. Nos universités publiques fonctionnent davantage comme des entreprises que comme des établissements d’enseignement. Nos écoles sont sous-financées depuis près de vingt ans et les travailleurs de tous les secteurs en ressentent les conséquences.
Toutefois, malgré cette période difficile, cette fête du Travail semble différente. En tant que dirigeants du SCFP-Ontario, nous ressentons un mouvement d’optimisme. À travers des villes proches et lointaines, les travailleurs se lèvent et relèvent le défi. Un vent de changement souffle et il nous pousse.
Sondage après sondage montrent que le soutien de la population pour les syndicats est plus fort qu’il ne l’a été depuis des décennies. Les syndicats réaffirment leur rôle en tant que défenseurs de ce qui assure notre sécurité et notre bonne santé et de ce qui assure notre avenir à tous.
Alors que la COVID faisait rage partout dans le monde, nous avons tous constaté de près ce que les travailleurs de première ligne – et les travailleurs du secteur public en particulier – font chaque jour : ils prennent soin des personnes malades, des personnes vulnérables et des personnes dans le besoin; ils éduquent nos jeunes; ils agissent rapidement et généreusement en tant que premiers intervenants; ils continuent de travailler malgré les confinements et sous la menace d’un virus mortel. Les membres du SCFP, comme les travailleurs du secteur public partout dans le monde, ont largement été considérés comme étant des héros et ont obtenu respect et reconnaissance.
Et quelque chose d’autre s’est produit : la classe ouvrière a réalisé sa propre valeur. Nous avons réalisé la valeur que nous ajoutons à la vie quotidienne de cette province. Cette connaissance a alimenté notre résistance contre les forces de la privatisation, de la mondialisation et de la marchandisation et notre lutte contre ces choses qui offensent notre sens de la justice et de l’équité.
Les travailleurs ne font que commencer. Le SCFP-Ontario est fier de faire activement partie d’un mouvement plus large qui lutte pour des congés de maladie payés, plus de santé et de sécurité, la sécurité d’emploi, les droits des migrants et beaucoup plus. Avec des syndicats amis, des groupes de personnes âgés, des groupes populaires et d’autres organisations – de la Coalition ontarienne de la santé en passant par le Migrant Rights Network – nous nous unissons, solidairement, pour bâtir les collectivités que nous méritons.
Les travailleurs se prononcent d’une seule et même voix sur des questions essentielles comme les soins de santé. Nous nous opposons aux cliniques privées, à la surfacturation et aux soins de santé. De plus une résistance renouvelée a débuté afin de protéger nos hôpitaux financés et exploités par l’État et afin de mettre fin aux soins de longue durée et aux soins à domicile à but lucratif.
Les travailleurs s’organisent pour des salaires équitables, la sécurité d’emploi et la sécurité des services, ainsi que pour de meilleures conditions de travail. Nous refusons de payer le prix pour la négligence du gouvernement et le manque de financement.
Les travailleurs de l’éducation du SCFP sont un exemple important de cette lutte. Des années d’austérité ont réprimé les salaires des travailleurs de l’éducation et les ont privés d’un salaire décent; maintenant, ces travailleurs disent « c’est assez » et font campagne avec audace sur la question salariale. Ils contestent les mensonges que les classes dirigeantes aiment raconter, comme celui à l’effet que les salaires des travailleurs sont à l’origine de l’inflation. Ils rejettent plutôt le blâme carrément sur les coupables qui gonflent les prix, prennent des profits indus et accordent d’énormes allégements fiscaux aux riches sociétés et aux riches individus. Les travailleurs de l’éducation exigent un salaire décent et ils disent aux conservateurs de Doug Ford qu’ils sont prêts à passer de la parole aux actes. Et ils le font avec le soutien des parents, des élèves, des professeurs, des groupes éducatifs et d’autres alliés et ils créent un mouvement qu’il est impossible d’ignorer.
Les travailleurs comprennent instinctivement que c’est ainsi que nous accaparons le pouvoir : en unissant nos forces et en utilisant la force de la solidarité. Les élections de conseillers municipaux et de commissaires d’école en octobre sont une autre occasion pour nous d’utiliser le pouvoir collectif. La classe ouvrière doit voter pour bâtir des collectivités fortes et ces élections sont une occasion importante d’élire des politiciens progressistes – des personnes comme nous qui travailleront pour les travailleurs de l’Ontario et non pas contre.
Donc, cette année, lorsque vous verrez les dirigeants et les membres du SCFP-Ontario assister aux événements organisés dans le cadre de la fête du Travail et marcher lors de défilés de la fête du Travail, nous le ferons en respect pour le passé et avec un optimisme renouvelé pour l’avenir des travailleurs. Nous avons tiré des leçons et redécouvert d’anciennes vérités : la solidarité et la détermination sont nécessaires pour s’unir et lutter, ensemble. Et lorsque nous le faisons, nous gagnons, ensemble.