Les élections fédérales de 2025 et les événements qui les ont précédées n’ont pas été comme les autres. Les conservateurs de Pierre Poilievre étaient en tête des sondages depuis des mois, même si les travailleurs comprenaient fondamentalement que leur chef était taillé dans la même étoffe que Trump. Puis des élections anticipées ont été déclenchées après que les libéraux eurent couronné Mark Carney et l’eurent nommé premier ministre. Les climats politique et économique du Canada étaient remplis de menaces extraordinaires provenant du sud de notre frontière. Et la crise de l’accessibilité financière s’est poursuivie sans relâche.

Tout cela a conduit à une vague de vote dit stratégique, amplifiée par les libéraux.  Comme lors des élections provinciales de février, le discours électoral s’est articulé autour des tarifs, ne laissant pratiquement aucune place pour parler des nombreuses questions vitales qui importent aux travailleurs. Certains électeurs, poussés par la peur, se sont sentis obligés de voter contre leurs valeurs, ce qui a contribué à l’effondrement de la part de voix du NPD.

Aujourd’hui, alors que nous envisageons la perspective d’un gouvernement libéral faiblement majoritaire ou fortement minoritaire et d’une présence très réduite du NPD au Parlement, nous savons que les années à venir seront pleines de défis.

Les plans budgétaires présentés par les conservateurs et les libéraux fédéraux tout au long de la campagne électorale ont été très peu examinés, alors qu’ils n’étaient pas si différents que cela. Les deux partis et leurs dirigeants ont donné la priorité au soutien du secteur privé, à la limitation des dépenses publiques et à la réduction des paiements de transfert aux provinces. Tout indique que les services publics dont dépendent les travailleurs et qui réduisent les inégalités dans notre société feront l’objet de coupes sombres.

Cela montre qu’il est nécessaire de se préparer à une riposte contre l’austérité planifiée. Cela implique de tirer des leçons essentielles sur l’importance de parler de politique entre les élections. Au SCFP Ontario, nous continuerons à approfondir notre travail d’engagement des membres et des communautés dans les politiques qui servent nos intérêts collectifs.

En particulier, nous devons parler ouvertement des dangers du vote stratégique, qui a eu un impact dévastateur sur les résultats de ces élections. Et nous devons continuer à faire comprendre à nos membres que ni les conservateurs ni les libéraux, quoi qu’ils disent, ne sont du côté des travailleurs.

En allant de l’avant, nous nous appuyons toujours sur les fondations construites par ceux qui nous ont précédés. La vague croissante de « coudes en l’air » vise à protéger tout ce qui fait la spécificité de notre pays – nos programmes sociaux, nos services publics et nos droits du travail – autant de choses pour lesquelles les travailleurs se sont battus et qu’ils ont gagnées.

Maintenant, c’est à nous de les défendre