(TORONTO, ONTARIO)Selon le SCFP-Ontario, malgré la fin de l’état d’urgence provincial et la quasi-totalité de l’Ontario qui passe à la phase 3 du déconfinement, les travailleurs de première ligne demeurent soumis à des décrets d’urgence inutilement prolongés par l’adoption récente du projet de loi 195.
À compter de ce vendredi, les citoyens de Toronto et de la région de Peel, deux des régions ontariennes comptant le plus grand nombre de cas de COVID-19, pourront assister à des spectacles en personne, aller au cinéma, et manger au resto en salle. En outre, la taille des rassemblements permis augmente
« On doit la reprise actuelle en grande partie aux efforts héroïques des travailleurs de première ligne », explique le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. « Et les conservateurs de Doug Ford remercient ceux-ci en les privant de leurs droits garantis par la Charte et en prolongeant des restrictions en milieu de travail qui les lèsent. La loi 195 prolonge des pouvoirs extraordinaires, antidémocratiques et sans précédent sur les conditions de travail des héros de première ligne. C’est inacceptable, surtout alors que tous les autres Ontariens voient leurs restrictions disparaître. »
Les mesures sans précédent de la loi 195 touchent au moins 200 000 travailleurs de première ligne dans la province, syndiqués et non syndiqués. Le SCFP-Ontario en représente plus de 100 000 qui œuvrent pour les municipalités, dans les services sociaux et dans la santé.
Au début de la pandémie, le gouvernement ontarien a déclaré l’état d’urgence. Cela lui a permis d’adopter de nombreux décrets, dont la plupart permettaient aux employeurs d’ignorer des droits de négociation collective. Ces décrets étaient censés être des mesures temporaires pour faire face à une crise qui évoluait rapidement, selon le SCFP-Ontario.
Le 21 juillet, en moins de deux semaines et sans consultation publique, les conservateurs de Doug Ford ont fait adopter ce que Fred Hahn appelle « un abus de pouvoir massif » : le projet de loi 195. Ainsi, le gouvernement met fin à l’état d’urgence et assouplit les restrictions s’appliquant à la population, mais il prolonge les restrictions en milieu de travail pour les travailleurs de première ligne du secteur public.
Le décret que permet la loi accorde aux employeurs le pouvoir de supplanter indéfiniment des éléments importants des contrats de travail. Désormais, les employeurs peuvent enfreindre les droits de mise à pied et de réaffectation, tous les droits de congé (comme le congé parental) et les dispositions concernant la sous-traitance. La loi autorise également les employeurs à modifier les quarts de travail à la dernière minute sans consultation.
« Les travailleurs de première ligne, les personnes qui ont assuré notre sécurité et qui ont fourni les services dont nous avions besoin plus que jamais pendant la pandémie, méritent mieux que ces attaques inutiles contre leurs droits garantis par la Charte, estime M. Hahn. Ils méritent qu’on rétablisse leurs droits dès maintenant. »
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