En ce jour le plus sombre parmi tous dans le calendrier syndical, le SCFP-Ontario honore tous les travailleurs qui ont été blessés au travail, ont été rendus malades au travail ou sont décédés au travail.
Le 28 avril, des événements du Jour de deuil (en anglais seulement) ont lieu aux quatre coins de la province, chacun étant une preuve de l’engagement et de la détermination des travailleurs à souligner cette journée et à rendre hommage. Des centaines de membres du SCFP-Ontario seront parmi les personnes présentes.
Les membres du SCFP-Ontario peuvent être fiers du rôle du SCFP dans la création du Jour de deuil. À son congrès de 1983, le SCFP national a adopté une résolution demandant un jour de deuil national pour les travailleurs tués ou blessés au travail. L’année suivante, le Comité national de santé et de sécurité du SCFP a présenté une résolution similaire au Congrès du travail du Canada, qui a été adoptée au cours de son congrès de 1984. Après une campagne soutenue du mouvement syndical et du NPD, en 1990, le gouvernement canadien a officiellement reconnu le 28 avril Jour de deuil national. Le Canada a été le premier pays à proclamer une telle journée et d’autres pays partout dans le monde ont par la suite suivi son exemple.
Depuis le Jour de deuil de l’an dernier, le SCFP-Ontario a perdu deux membres à la suite d’accidents de travail, soit le confrère Michael Boulanger, un travailleur municipal de la Ville du Grand Sudbury et membre de la section locale 4705 du SCFP, et la consœur Sherri Anne D’Amour, une chauffeuse du Disabled and Aged Regional Transit System (DARTS) et membre de la section locale 5167 du SCFP.
En nous rappelant ces membres et leurs êtres chers, nous nous rappelons la demande de Mère Jones de « prier pour les morts et de lutter farouchement pour les vivants ». Comme toujours, ces paroles sont un rappel que le Jour de deuil concerne nos responsabilités et nos rôles collectifs pour prévenir les décès au travail et assurer des lieux de travail sains et sécuritaires.
C’est un travail difficile qui a été rendu plus difficile par le gouvernement conservateur de Doug Ford. Selon le 2022 Report on Work Fatality and Injury Rates in Canada (en anglais seulement), qui analyse des données de l’Association des commissions des accidents du travail du Canada, l’Ontario dénombre le plus grand nombre de décès liés à des blessures et des maladies professionnelles. Les mesures en soi sont artificiellement basses puisque les décès au travail, les accidents de travail et les maladies professionnelles sont mesurés en fonction des réclamations faites à la CSPAAT et, couramment, la CSPAAT rejette les réclamations pour décès, accidents et maladies causés par le travail et les conditions de travail.
Toutefois, le gouvernement de Doug Ford a abaissé ou réduit les protections pour les travailleurs, y compris celles établies pendant la COVID, les congés de maladie de base, les inspections de sécurité au travail et la formation en santé et sécurité.
La pandémie de la COVID-19 nous a également sensibilisés davantage au sujet de la santé mentale comme étant une préoccupation en matière de santé et de sécurité au travail. En tant que travailleurs, nous ne pouvons pas être entièrement protégés tant et aussi longtemps que notre santé mentale est menacée par l’épuisement professionnel, la pénurie de personnel et le manque de financement. Nous devons voir à ce que les risques pour la santé mentale soient traités comme tout autre danger au travail.
En ce Jour de deuil, nous devons nous résoudre à apprendre de la pandémie et du passé tragique des décès et blessures au travail, et à nous engager à redynamiser nos comités conjoints de la santé et de la sécurité. Dans un trop grand nombre de lieux de travail, ces premières lignes de défense ne fonctionnent pas comme elles le devraient, nous devons cependant les utiliser pour éviter les tragédies que sont, en premier lieu, les décès et les blessures au travail.
Nous devons être des militants de la santé et de la sécurité au travail, prêts à utiliser avec toute la rigueur possible la Loi sur la santé et la sécurité au travail lorsque nous avons besoin de ses pouvoirs pour nous protéger, protéger nos collègues de travail et protéger la population, et au fur et à mesure que nous avons besoin de cette loi. Ces comités sont puissants et, par leur entremise, nous pouvons voir à ce que nous soyons prêts pour défendre nos droits :
- de refuser un travail qui, selon nous, est dangereux jusqu’à ce qu’une enquête prouve le contraire;
- un rôle à décider ce qui est sécuritaire au travail et à rapporter les dangers;
- d’être informés de tous les dangers au travail et comment les prévenir;
- d’être protégés contre toutes représailles pour avoir fait appliquer nos droits en matière de santé et de sécurité et les dispositions juridiques en matière de santé et de sécurité.
On encourage les membres du SCFP-Ontario à utiliser toutes les ressources que le SCFP offre pour faire de la santé et de la sécurité des priorités à leur lieu de travail.