Au lieu de fournir des logements, du soutien social et des services de travail de rue et en santé mentale aux personnes vulnérables, le premier ministre Ford se cache avec indifférence derrière une poignée de maires et mairesses de la province pour violer les droits de la personne et les droits constitutionnels et cibler de façon disproportionnée des personnes déjà marginalisées, affirment les leaders du plus grand syndicat de la province.
« Le multimillionnaire Ford et une douzaine de maires et mairesses s’en prennent à des gens déjà totalement démunis », a déclaré Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Ce genre de raisonnement rétrograde est carrément dickensien. Le préambule du nouveau projet de loi promis par le premier ministre Scrooge pourrait tout aussi bien commencer par : “N’y a-t-il pas de prisons? N’y a-t-il pas d’asiles?” »
« Faire l’amalgame entre la croissance de l’itinérance, la crise des opioïdes qui perdure et le manque criant de services en santé mentale est une approche aussi dangereuse qu’insidieuse. Le premier ministre diabolise les personnes démunies et les travailleuses et travailleurs, ces mêmes personnes privées d’aide et de soins et jetées à la rue par les politiques conservatrices. »
Les mesures punitives envers les personnes démunies qu’envisagent Doug Ford et une petite minorité de maires et mairesses de l’Ontario les placent en opposition avec l’Association des municipalités de l’Ontario et les maires et mairesses des grandes villes, qui ont réclamé de la province une stratégie pour s’attaquer aux « causes profondes ».
Le SCFP-Ontario représente 290 000 travailleuses et travailleurs du secteur public, dont des dizaines de milliers qui fournissent un soutien et des soins quotidiens aux personnes en situation d’itinérance ou ayant des troubles de toxicomanie ou des problèmes de santé mentale. Ces travailleuses et travailleurs ont dénoncé avec véhémence les rumeurs, aujourd’hui confirmées par les conservateurs, selon lesquelles le gouvernement a choisi de revenir à de vieilles méthodes discréditées qui reposent sur la violation des droits des personnes au lieu d’offrir des solutions concrètes.
Le syndicat souligne que les 444 municipalités de l’Ontario sont touchées par la crise du logement. Pourtant, les conservateurs de Ford se servent de maires et mairesses qui représentent moins de 3 % de ces municipalités comme excuse pour introduire une mesure législative néfaste qui bafoue les libertés fondamentales et ne résout aucunement les problèmes à l’origine de l’itinérance, de la toxicomanie et de la crise de santé mentale.
« La nécessité de “faire quelque chose” est compréhensible, mais ces problèmes ne datent pas d’hier. Ils sont les résultats de décennies de compressions budgétaires imposées par les gouvernements libéraux et conservateurs », a déclaré Krista Laing, présidente du Comité des travailleurs municipaux de l’Ontario (CTM SCFP).
Krista Laing a insisté sur le fait que l’Ontario possède la deuxième plus longue liste d’attente pour un logement abordable (5 % de la population) et le deuxième plus grand nombre de ménages ayant des besoins impérieux en matière de logement (14,5 % de la population) dans tout le pays, concluant que « le premier ministre Ford propose ses prétendues solutions uniquement parce qu’il ne peut pas comprendre que les vraies personnes ont besoin des vraies solutions offertes par les services publics, comme le logement supervisé, les soins en santé mentale et les services en toxicomanie ».
« En même temps, il nous prend pour des valises. Il pense détourner notre attention des échecs de son gouvernement ces six dernières années en blâmant les personnes les moins bien nanties, alors qu’il n’a pas investi les sommes nécessaires dans les services publics ou dans le logement abordable pour la population croissante de l’Ontario », a déclaré Krista Laing.
Fred Hahn a également reproché aux conservateurs de Ford d’avoir ignoré les conseils des travailleuses et travailleurs de première ligne :
« Il existe de meilleurs modèles que ceux proposés par Ford. C’est pourquoi, en tant que société, on a adopté des modèles axés sur le logement abordable, les refuges d’urgence et des mesures de soutien social telles que les soins en santé mentale. Ces approches offrent de meilleurs choix de traitement, donnent de meilleurs résultats et protègent les droits fondamentaux de chaque personne. Ce modèle nécessite un engagement renouvelé et un financement accru fondé sur les besoins. »