Chaque année, le troisième lundi de janvier, nous honorons collectivement les réalisations et l’héritage du Docteur Martin Luther King Junior qui a été un pionnier dans la lutte pour mettre fin à la ségrégation raciale et qui a promu des moyens non violents pour mettre fin à l’ère de l’inégalité aux États-Unis et ailleurs. Cette année, la célébration aura lieu le 16 janvier.
Bien qu’il ait consacré sa vie à promouvoir les droits civiques des Noirs aux États-Unis, la vision du Docteur King pour une justice raciale et sociale englobait également le mouvement syndical. Il a été un défenseur infatigable des travailleurs et il a reconnu très tôt les liens et les recoupements entre le mouvement syndical et le mouvement pour la défense des droits civiques. Le Docteur King a reconnu que les ennemis de la justice raciale sont également les ennemis des syndicats. « Ceux qui n’aiment pas les syndicats et ceux qui aiment piéger les syndicats sont presque toujours des créatures à deux têtes crachant des épithètes anti-Noirs d’un côté de la bouche et de la propagande anti-syndicats de l’autre. » Il a également fait référence aux syndicats comme étant le premier programme anti-pauvreté américain.
Les réalisations du Docteur Martin Luther King Junior sont toutes dues à sa très grande intelligence, à sa conviction profonde et à ses expériences vécues. Ces qualités ont l’aidé à passer à travers les vicissitudes de la vie alors qu’il dirigeait un mouvement révolutionnaire qui consistait à organiser des rassemblements, des marches, des manifestations assises et diverses manifestations – tous des outils que nous reconnaissons comme faisant partie intégrante du mouvement syndical également. En fait, les syndicats et les organisations syndicales étaient parmi les premiers supporteurs du Docteur King et du mouvement pour la défense des droits civiques, en faisant des dons à des groupes de défense des droits civiques, en soutenant les manifestations anti-ségrégation et en adoptant des clauses de non-discrimination dans les conventions collectives.
Au cours de la période de 11 ans entre 1957 et 1968, le Docteur King est devenu non seulement un leader pour les Noirs aux États-Unis, il est également devenu une icône mondiale pour la justice pour tous. Au cours de cette période, il a parcouru plus de neuf millions de kilomètres et a pris la parole plus de deux mille cinq cents fois à des lieux d’injustice, d’action et de manifestation. Il était un ami des travailleurs et des syndicats, soutenant les grèves, se joignant aux lignes de piquetage, manifestant sa solidarité et vantant les avantages des syndicats. Comme il l’a écrit en 1962 aux dirigeants du Amalgamated Laundry Workers, « Comme je l’ai dit à maintes reprises, et comme je le crois de tout mon cœur, la coalition qui peut avoir la plus grande incidence dans la lutte pour la dignité humaine ici en Amérique est celle des Noirs et des forces syndicales parce que leurs fortunes sont étroitement imbriquées ». Il a publié de nombreux livres et articles, dont la « lettre de la prison de Birmingham », considérée comme étant le manifeste de la révolution noire. Il a été à la tête d’une marche à laquelle 250 000 personnes ont participé à Washington D.C., où il a fait son célèbres discours « I Have a Dream » (Je fais un rêve). Il a été nommé Homme de l’année par la revue Time et il est devenu le plus jeune homme à recevoir un prix Nobel de la paix à 35 ans.
Ces entreprises énormes sont parmi les raisons qui font que nous repensons aujourd’hui à l’énorme incidence que le Docteur Martin Luther King Junior a eu sur la lutte pour les communautés opprimées. Sa vision et ses approches pour un monde meilleur sont encore immensément pertinentes à ce jour et peuvent nous aider à combattre la montée de la rhétorique haineuse et de la violence raciale. Nous avons tous été témoins des dégâts que le silence et l’inaction peuvent avoir sur les groupes qui sont systématiquement marginalisés, que ce soit de la part de ceux qui sont là pour servir et protéger, par la pandémie, le changement climatique ou la propagation de la désinformation par les politiciens. C’est notre travail en tant que militants de travailler ensemble pour mettre fin à ces injustices et, alors que nous le faisons, nous devons nous appuyer sur le courage et l’intégrité dont le Docteur King a toujours fait preuve. Au SCFP-Ontario, nous honorons son exemple et ses valeurs dans nos propres efforts pour nous attaquer au racisme et à la discrimination, par l’entremise de notre Plan d’action organisationnel contre le racisme, de notre programme intitulé Développement du leadership des femmes et du travail du Comité de la justice raciale du SCFP-Ontario. La célèbre citation du Docteur King, « chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes », est une à laquelle nous avons réfléchi tout au long des négociations des travailleurs de l’éducation du CSCSO en 2022, alors que les travailleurs se sont vu imposer une loi injuste de retour au travail par le biais de la clause de dérogation contenue dans le projet de loi 28. Collectivement, nous nous sommes attaqués à Doug Ford et nous avons regagné le droit des travailleurs de faire la grève pour de meilleures conditions de travail.
Le Jour de Martin Luther King Junior est un rappel pour nous tous que, bien que le SCFP est composé de différents membres et sections locales de divers horizons culturels et ethniques et ayant des expériences de vie variées, nous sommes une grande famille dans la lutte pour la justice. Aujourd’hui, c’est une occasion pour nous de perpétuer l’héritage du docteur King avec une reconnaissance, comme il l’a déclaré avec tant d’éloquence, qu’« une injustice, où qu’elle se produise, est une menace pour la justice partout ailleurs ».