RÉGION DE WATERLOO (ONTARIO) – La mauvaise gestion de la Région de Waterloo nuit à la qualité des services paramédicaux et met la communauté comme sa main-d’œuvre en danger, selon les ambulancières et ambulanciers paramédicaux représentés par le SCFP 5191.
Luke McCann, ambulancier paramédical et président du SCFP 5191, raconte que, pendant la pandémie, le nombre d’appels d’urgence a augmenté, sans augmentation correspondante des effectifs.
« En plus du travail en lien avec le dépistage de la COVID et la vaccination, nous répondons à toutes les formes de crises dans la communauté, de l’augmentation des incidents violents et de la poursuite de la crise des opioïdes à un large éventail d’appels de services relatifs à la santé mentale, ajoute-t-il. Mais nous ne recevons pas les ressources dont nous avons besoin pour maintenir la qualité de notre service ou notre propre bien-être. »
Le SCFP 5191 est actuellement en négociations avec la Région de Waterloo après l’expiration de son dernier contrat en mars 2020. La section locale représente environ 300 membres du personnel paramédical et logistique.
En mars 2021, la section locale a reçu un mandat de grève de 97 pour cent de la part de ses membres qui ont travaillé sans contrat pendant la pandémie. L’employeur a refusé de répondre aux préoccupations concernant la charge de travail, le manque de personnel et la rétention du personnel, le manque de congés de maladie, l’augmentation des mesures disciplinaires et l’équilibre travail-famille.
Waterloo a l’habitude de se gausser d’un « service ultra-efficace », au détriment du personnel, comme l’indique une augmentation de 73 pour cent des réclamations à la CSPAAT entre 2016 et 2018.
Une vingtaine d’ambulancières et d’ambulanciers paramédicaux ont quitté le secteur depuis l’année dernière, contribuant à une crise de dotation et de rétention enracinée dans de mauvaises conditions de travail et une rémunération inférieure par rapport aux municipalités voisines.
« Waterloo doit rendre ces emplois attrayants, mais c’est impossible lorsque les gens se blessent et se sentent épuisés », explique Luke McCann.
« Accepter du travail supplémentaire, faire face à une discipline croissante, sacrifier du temps avec sa famille, se faire dire qu’on est apprécié, puis se faire dire par son employeur, essentiellement, qu’on ne mérite pas des conditions de travail décentes et un contrat équitable, c’est insultant. »
Waterloo veut éliminer les postes partagés qui permettent à deux membres de travailler l’équivalent d’un poste à temps plein.
« Cela aura un impact sérieux non seulement sur nos membres qui ont de jeunes enfants, mais aussi sur d’autres qui souhaitent parvenir à un meilleur équilibre travail-famille. Avec une charge de travail accrue, un niveau de stress plus élevé menant à des problèmes de santé mentale et plusieurs membres devant faire l’école à la maison pendant la pandémie, il est plus important que jamais de maintenir les postes partagés », estime Alex Manson, directeur général du SCFP 5191.
La direction de la section locale a souligné que l’amélioration de l’équilibre travail-famille et de la flexibilité est un objectif clé identifié par la plupart des membres dans le plus récent sondage mené par la Région de Waterloo.
« À quoi bon ces sondages si l’employeur fait exactement le contraire de ce que veut le personnel ? demande M. McCann. Celui-ci cherche à éliminer nos postes partagés, même si divers autres services de la Région continuent d’en utiliser. Pourquoi punir nos membres de cette façon ? C’est absurde. »
Les membres du syndicat s’inquiètent de leur propre bien-être et remettent en question le sens des responsabilités de la direction envers la collectivité.
« En tant que résidents de la Région de Waterloo, nous avons tous un intérêt dans notre service d’ambulance, rappelle Luke McCann. Nous ne nous contentons pas de fournir des services aux étrangers, nous répondons aux appels de nos voisins, de nos amis. »
« Cela m’inquiète quand l’employeur nous laisse à court de personnel et surchargés de travail. Cela a un impact sur la qualité. Nous savons que nous pourrions faire bien mieux si nous avions les ressources nécessaires pour venir travailler frais, dispos et satisfaits de nos conditions de travail. »
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