Pam Parks, Judy Bain et Maggie Jewell, des infirmières auxiliaires autorisées membres du SCFP, exposent ce dont les travailleurs de la santé ont besoin en pleine crise du Coronavirus :
Il y a des roches peintes, des bouquets de fleurs et des pancartes faites à la main devant nos hôpitaux et nos foyers de soins de longue durée. Ce sont des offrandes de remerciements. Les remerciements aux travailleurs de la santé qui sont à l’intérieur nous touchent profondément. Pour ceux d’entre nous sur le terrain – travaillant pendant la pandémie de la COVID-19 dans les hôpitaux, les foyers de soins de longue durée, les services paramédicaux, les soins à domicile et autres milieux de soins communautaires – la réalité est que les choses sont sombres.
Elles n’ont jamais été aussi sombres. En près de 100 ans d’expérience en soins infirmiers, nous avons vécu de nombreuses urgences médicales. Nous avons soigné pendant l’épidémie du SRAS. Nous avons soigné les aînés et les très jeunes, certains étant décédés dans nos bras. Mais rien ne se compare à ce que nous vivons depuis la COVID-19.
Des travailleurs de la santé de l’Ontario meurent et nous avons un taux d’infection qui frôle le pire dans le monde. Notre gouvernement provincial doit changer considérablement son approche face à ce virus et au soutien qui nous est accordé pour lutter afin de maintenir d’autres personnes en vie pendant cette crise.
La réflexion et des améliorations sont une partie essentielle de notre pratique infirmière. Nous devons tous réfléchir à savoir si nous pouvons approcher la COVID-19 différemment et influencer le résultat pour les personnes dont nous prenons soin et celles avec qui nous travaillons.
Lorsque l’Ontario a abaissé les protocoles de sécurité face à un manque d’équipement pour traiter ce virus comme s’il ne pouvait pas être transmis dans l’air à part des procédures susceptibles de libérer des aérosols, nous avons commencé à nous inquiéter au sujet de notre sécurité et de la sécurité des patients et des résidents. Avec les protocoles de sécurité qui ont été abaissés, le feu vert a été donné pour un niveau de protection faciale beaucoup moins élevé.
Maintenant la vulnérabilité à l’infection est palpable dès que nous mettons le pied dans nos lieux de travail parce que nous n’avons pas accès aux masques et autres protections, comme nous le devrions. Nous avons peur de mourir. Nous avons peur de ramener la COVID-19 à la maison et d’infecter notre famille. Nous sommes des milliers à dormir dans des sous-sols, des cabanons et des roulottes afin de ne pas transmettre le virus à nos enfants et à nos conjoints.
La COVID-19 se cache. Elle pourrait nous infecter la prochaine fois que nous prenons soin d’un patient ou d’un résident, que nous examinons ou admettons une personne, que nous désinfectons une salle d’urgence, que nous vidons un sac de poubelle, que nous réparons une conduite qui s’est rompue. Un collègue de travail qui, parce que nous ne sommes pas tous testés, ignore qu’il a la COVID-19 et pourrait nous infecter.
L’accès aux masques N95 de qualité supérieure et à tout autre équipement de protection individuelle (EPI) garderait les taux d’infection bas. Peut-être que les personnes qui conseillent le premier ministre lui disent que tout est disponible – que le personnel de la santé reçoit l’EPI. C’est faux. De nombreux infirmiers, préposés aux services de soutien à la personne, préposés à l’entretien, membres du personnel des services alimentaires, préposés à l’admission et membres du personnel de maintenance se voient refuser des N95, même lorsqu’ils sont en contact avec un patient ou un résident testé positif à la COVID-19 ou présumé être positif.
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