Mai est le Mois du patrimoine asiatique et sud-asiatique, un mois pour reconnaître et célébrer les travailleurs et les communautés asiatiques et sud-asiatiques au Canada. C’est également une période pour se rappeler et honorer le militantisme historique et constant des personnes asiatiques et sud-asiatiques dans la lutte pour les droits de la personne et la justice sociale.

Les Canadiens d’origine asiatique et sud-asiatique ont subi de la discrimination tout au long de l’histoire du Canada, y compris l’exclusion pure et simple des membres des syndicats, le refus du droit de vote ou de se présenter à une charge publique, la taxe d’entrée, l’exploitation des travailleurs des chemins de fer chinois, l’internement de Canadiens d’origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale et l’incident du Komagata Maru, entre autres choses.

En 1891, le Conseil des métiers et du travail de Vancouver a honteusement été le premier à lancer un appel pour l’interdiction de l’immigration chinoise. Cette demande a été largement soutenue par les Blancs au début du 20e siècle. Même les syndicats ont exclu les résidents asiatiques et sud-asiatiques.

Mais la communauté et les militants syndicaux asiatiques et sud-asiatiques n’ont pas laissé aller cette discrimination sans rien dire. Ils ont formé leurs propres organisations, comme la Chinese Trade Workers’ Association (Association des travailleurs de métiers chinois) en Colombie-Britannique et la Asian Canadian Labour Association (Association des travailleurs canadiens d’origine asiatique) en Ontario.

L’International Woodworkers of America (Syndicat international des travailleurs unis du bois d’Amérique) a éventuellement assumé un rôle de leader, luttant pour un salaire égal pour les menuisiers asiatiques et contestant les conditions inadéquates dans les dortoirs à l’Usine Fraser et dans d’autres usines dans les années 1940. La Fédération du commonwealth coopératif, le précurseur du NPD, a lutté pour le droit des Asiatiques et des Sud-Asiatiques de voter et a ensuite exercé des pressions pour améliorer la vie et les conditions de travail des Asiatiques et des Sud-Asiatiques au Canada.

Des pressions collectives constantes exercées par des Canadiens d’origine asiatique et sud-asiatique ont rendu possible les récentes excuses faites par le gouvernement et les réparations aux victimes de la taxe d’entrée chinoise, de l’internement des personnes d’origine japonaise et de l’incident du Komagata Maru. Aujourd’hui, des militants asiatiques et sud-asiatiques dirigent des organisations syndicales, communautaires et militantes, comme le Conseil national des Canadiens chinois, le Caregivers Action Centre (Centre d’action des soignants), le Council of Agencies Serving South Asians (Conseil des organismes desservant les Sud-asiatiques) et l’Alliance des travailleuses et travailleurs canadiens d’origine asiatique. Les personnes d’origine asiatique et sud-asiatique font étroitement partie de la toile de notre mouvement syndical et de notre société modernes.

Malgré des progrès, le racisme à l’égard des Asiatiques et des Sud-Asiatiques persiste toujours. Les Asiatiques et les Sud-Asiatiques occupent de façon disproportionnée des emplois à faible revenu et précaires. En raison de la pandémie de la COVID-19, la paranoïa et les crimes haineux ciblant les communautés asiatiques et sud-asiatiques ont considérablement augmenté. Maintenant plus que jamais, nous devons nous unir contre la discrimination et la haine à l’égard des Asiatiques et des Sud-Asiatiques sous toutes leurs formes.

Le SCFP-Ontario mène une campagne intitulée Reconnaître la suprématie blanche et y résister. Cette campagne, dirigée par le Comité de la justice raciale, demande la solidarité, promeut l’éducation contre le racisme et la sensibilisation aux privilèges accordés aux Blancs, et cherche à combattre le racisme que subissent les communautés racisées, dont les Canadiens d’origine asiatique et sud-asiatique.

En ce Mois du patrimoine asiatique et sud-asiatique, unissons-nous pour nous rappeler le riche héritage des communautés asiatiques et sud-asiatiques, pour contribuer à la lutte constante pour les droits de la personne et résister à la montée du racisme qui menace les personnes qui revendiquent l’égalité partout.