TORONTO (ONTARIO)–(5 mars 2017) – La Société canadienne de l’ouïe a rejeté toutes les propositions syndicales visant à renouveler la convention collective tout en s’attaquant aux problématiques qu’elle avait évoquées. Le syndicat n’a plus d’autre choix que de débrayer à compter de lundi matin.
« Nous sommes estomaqués, admet Barbara Wilker-Frey, conseillère nationale au SCFP. Nous avons écouté les préoccupations de l’employeur, puis nous avons formulé plusieurs options qui, tout en étant acceptables pour nos membres, réglaient les problématiques de la SCO. L’employeur, quant à lui, a déposé, à la veille de la fin du délai de grève, un cahier de propositions incomplet qui élimine le régime d’assurances collectives et qui laisse de nombreuses questions en suspens. À ce stade, nous nous interrogeons sur ces motivations réelles. Avait-il seulement l’intention de conclure une entente dans les trois derniers jours de négociations ? »
Les parties se sont rencontrées en présence d’un médiateur provincial pendant le weekend, sans réussir à arriver à un règlement.
« Je ne sais pas ce que nous aurions pu faire de plus, ajoute Mme Wilker-Frey. Nous avons présenté des clauses qui réglaient les problèmes immédiats ; nous avons tenté de mettre en place un processus pour nous attaquer aux préoccupations à plus long terme. Nous sommes dans une position incroyablement frustrante. L’employeur a choisi le conflit de travail au lieu de conclure les négociations. Résultat : plus de 36 000 personnes qui bénéficient des services de la SCO en Ontario seront privées de services. »
La section locale 2073 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP 2073), qui représente 227 conseillers, enseignants en alphabétisation, audiologistes, orthophonistes, interprètes, formateurs d’interprètes, employés de bureau, coordonnateurs de programmes, adjoints de programmes, informaticiens et autres employés des 24 bureaux ontariens de la Société canadienne de l’ouïe sont sans contrat de travail depuis 2013.
« Les négociations actuelles portent sur quatre années qui appartiennent au passé, explique la présidente du SCFP 2073, Stacey Connor. Nous souhaitons simplement laisser ces années derrière nous, boucler les négociations et mettre la table pour la négociation de la prochaine convention collective, question d’aller de l’avant. Malheureusement, nous voilà contraints de faire du piquetage au lieu de collaborer avec l’employeur à la conclusion d’une entente qui nous permettrait de progresser. »
Pour Mme Wilker-Frey, cette ronde de négociation illustre à quel point les choses ont changé à la SCO ces dernières années. « Depuis 2015 environ, raconte-t-elle, nous constatons un changement dans le fonctionnement à la SCO. L’accent s’est déplacé du service à la collectivité vers un modèle d’affaires. À mesure que le côté commercial de l’organisme est devenu plus rentable, on a vu le salaire des cadres augmenter. Pourtant, à nos membres qui tentent de négocier un contrat de travail équitable, on dit qu’il n’y a pas d’argent. Les revenus de la SCO proviennent de l’État ontarien, des dons de charité et des ventes. Où vont-ils ? »
Les syndiqués monteront des piquets de grève devant tous les bureaux ontariens de la SCO dès lundi matin. « Nos membres sont prêts, affirme Mme Connor. Bon nombre d’entre nous sommes sourds, sourds oralisants, devenus sourds ou malentendants. Nous savons très bien quel impact aura cette grève. Or, la communauté sourde nous appuie sans réserve jusqu’à présent. Si nos membres en sont rendus à débrayer, c’est à cause d’un employeur déraisonnable. »
Conseillère syndicale du SCFP
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