Le SCFP demande au ministère ontarien des Soins de longue durée (SLD) de procéder sans tarder à une enquête sur la Villa Marconi, à Ottawa, notamment sur les fournitures de soins inadéquates, le manque de personnel et les quelque 500 000 $ d’obligations salariales impayées dues au personnel de première ligne.

Des préoccupations croissantes quant au bien-être de la clientèle en raison d’une mauvaise gestion de la maison de soins ont incité le SCFP à prendre la mesure inhabituelle de demander au ministère des SLD d’enquêter sur ce qui semble être de multiples infractions à la loi sur les soins de longue durée de l’Ontario et à la déclaration des droits des résidents.

La situation a entraîné une pénurie de fournitures essentielles, comme des sacs collecteurs et des pansements. De plus, les produits d’hygiène personnelle, comme des débarbouillettes et des lingettes, se font si rares que le personnel de première ligne doit régulièrement utiliser des draps déchirés ou du papier essuie-tout à la place. L’équipement et les appareils pour soulever les résident(e)s sont défectueux et les effectifs sont extrêmement bas.

« Les répercussions sur les soins à la clientèle sont considérables », a déclaré le président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), Michael Hurley. « Selon nous, la clientèle de la Villa Marconi est loin de recevoir les quatre heures de soins directs exigées par la province en vertu de la loi. »

La Villa Marconi est un organisme communautaire sans but lucratif avec un conseil d’administration bénévole. Ce dernier a confié la gestion de la maison de soins à Responsive Health Management, une firme de Toronto. Auparavant, c’était Universal Care, une autre entreprise privée, qui en assurait la gestion.

En plus des préoccupations du SCFP concernant les soins personnels à la clientèle, il y a un grand roulement de personnel, car l’équipe de gestion de la Villa Marconi ne respecte pas les dispositions de la convention collective des travailleuses et travailleurs. Cela a notamment entraîné des cas de vol salarial où des membres du personnel ont reçu des montants erronés. Les salaires rétroactifs de plusieurs années n’ont pas été payés, et les paiements de pension ont tout simplement cessé. Malgré la décision d’un arbitre ordonnant le paiement des montants en souffrance, la Villa Marconi doit encore près de 500 000 dollars au personnel de soins.

Même si le SCFP a utilisé tous les moyens légaux à sa disposition, la Villa Marconi n’a jamais cherché à régler la situation, ni même à se conformer aux décisions de l’arbitre. Par conséquent, le moral du personnel (membres du SCFP 4793) est au plus bas, car ils et elles attendent toujours de recevoir leurs salaires rétroactifs, leurs paies de vacances ou de congé de maladie, ainsi que leurs cotisations de retraite.

Le SCFP a déployé des efforts constants pour travailler avec l’employeur de la maison de soins dans l’espoir de régler ces problèmes.

« C’est difficile de savoir ce qui se passe au plan de la gestion à la Villa Marconi. Le ministère des Soins de longue durée doit immédiatement mener une enquête et ordonner des changements afin que la clientèle puisse obtenir des soins de haute qualité constants, mais aussi pour favoriser la rétention du personnel de première ligne », a souligné M. Hurley.