(10 décembre 2018) Partout au Canada et aussi récemment qu’en 2017, des femmes autochtones rapportent avoir été stérilisées par la force et la contrainte. On a dit de façon erronée à certaines femmes que l’intervention était réversible. D’autres ont été séparées de leurs bébés jusqu’à ce qu’elles consentent à une ligature des trompes.
Les stérilisations des femmes autochtones effectuées par la force et la contrainte sont le résultat d’une violence systémique et d’une discrimination à l’égard des peuples autochtones dans l’offre de services publics au Canada, une tendance bien connue et reconnue par le gouvernement. Elles constituent une attaque contre les femmes autochtones, leurs familles, leurs communautés et leurs nations qui ont déjà fait l’objet d’une assimilation forcée par l’entremise du colonialisme, dont des pratiques eugéniques.
Stériliser des femmes sans leur consentent libre et éclairé est une forme de violence et de torture. Les mesures visant à empêcher des naissances au sein de groupes ethniques et raciaux sont explicitement interdites par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Toutes les femmes ont le droit de prendre des décisions quant à la possibilité de fonder une famille, sur le moment de le faire et sur la façon de le faire. Toutes les femmes ont le droit de vivre sans violence et discrimination. Toutes les femmes ont le droit à la santé.
Nous, les organisations soussignées, demandons au gouvernement du Canada de prendre une action immédiate pour régler le problème des stérilisations des femmes autochtones au Canada effectuées par la force et la contrainte et :
d’enquêter sur les allégations de stérilisations effectuées par la force et la contrainte au Canada, avec une attention particulière aux cas mettant en cause les femmes et les filles autochtones, en assurant la justice et les mesures de réparation à l’égard des survivantes et de leurs familles;
• de nommer un représentant spécial pour rencontrer les survivantes et leurs familles afin d’entendre leurs demandes pour la justice et des mesures de réparation;
• d’appliquer la loi pénale actuelle sur les voies de fait graves et les mesures disciplinaires pour violation des normes professionnelles pour des cas de stérilisations effectuées par la force et la contrainte;
• de changer les politiques et les pratiques gouvernementales afin d’interdire explicitement la stérilisation sans un consent libre et éclairé;
• de mettre en œuvre les appels à l’action 23 et 24 de la Commission de vérité et de réconciliation quant à l’augmentation du nombre de professionnels de la santé autochtones et l’offre d’une formation sur le savoir-faire culturel à tous les professionnels de la santé;
• d’élaborer un plan d’action national exhaustif afin d’empêcher la violence fondée sur le sexe et régler ce problème. Ce plan d’action devra impliquer le gouvernement fédéral, les provinces, les territoires, les municipalités et les Premières nations .
Demande soutenue par :
- la Aboriginal Front Door Society;
- les Aboriginal Legal Services;
- le Aboriginal Women’s Action Network;
- Action Canada pour la santé et les droits sexuels;
- la Alberta Society for the Promotion of Sexual Health;
- l’Alliance de la fonction publique du Canada, Montérégie – Comité des femmes;
- la Alliance of Canadian Cinema, Television and Radio Artists – nationale;
- Amnistie internationale Canada;
- Amnistie internationale – Section canadienne (francophone);
- la Atira Women’s Resource Society;
- la Barbra Schlifer Commemorative Clinic;
- la BC Native Women’s Association;
- la British Columbia Civil Liberties Association – Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique;
- l’Association canadienne pour l’intégration communautaire;
- l’Association canadienne des sages-femmes;
- l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université;
- l’Association canadienne des libertés civiles;
- la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières/infirmiers;
- l’Alliance féministe pour l’action internationale Canada;
- Secours Quaker Canadien;
- la Coalition canadienne de la santé;
- le Congrès du travail du Canada;
- le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP);
- le Syndicat canadien de la fonction publique;
- le Syndicat canadien de la fonction publique – Ontario;
- Canadian Voice of Women for Peace;
- Canada sans pauvreté;
- le Centre pour Israël et les affaires juives;
- le Centro de Desarrollo Andino Sisay (Pérou);
- le Comité de América Latina y el Caribe para la Defensa de los Derechos de las Mujeres (Pérou);
- le Comité des femmes de Laval, des Laurentides, de Lanaudière et de l’Abitibi-Témiscamingue;
- la Fondation canadienne des femmes;
- DEMUS – Estudio para la Defensa de los Derechos de la Mujer (Pérou);
- la Fédération des femmes du Québec;
- la Fédération des femmes médecins du Canada;
- Femmes autochtones du Québec;
- Femmes de l’Alliance de la fonction publique (Québec);
- la First United Church Community Ministry Society, Vancouver;
- Greenpeace;
- le Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne, Université d’Ottawa;
- l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale;
- l’Institute for International Women’s Rights – Manitoba;
- l’Institute for the Advancement of Aboriginal Women;
- la Coalition interagence sida et développement;
- Inter Pares;
- KAIROS : Initiatives canadiennes œcuméniques pour la justice;
- la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec;
- MATCH International Women’s Fund;
- l’Association nationale Femmes et Droit;
- l’Association des femmes autochtones du Canada;
- la Nobel Women’s Initiative;
- la Fédération du travail de l’Ontario;
- la Fédération des enseignantes/enseignants des écoles secondaires de l’Ontario;
- Oxfam Canada;
- la Pacific Association of First Nations Women;
- l’Alliance de la fonction publique du Canada;
- Aide à l’enfance – Canada;
- Sexual Health Nova Scotia;
- Planned Parenthood Regina;
- le SHORE Centre;
- le Syndicat québécois des employées et employés de service, section locale 298-FTQ;
- TUAC Canada;
- le Union of BC Indian Chiefs;
- le Syndicat des métallos;
- le Centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle de WAVAW;
- le FAEJ de la côte ouest;
- le Fonds d’action et d’éducation juridiques pour les femmes (FAEJ);
- Hébergement femmes Canada;
- la Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights;
- YWCA Canada;
- la DrePamela Palmater, titulaire de la Chaire en gouvernance autochtone de l’Université Ryerson;
- la Dre Sheryl Lightfoot, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les droits et les politiques autochtones dans le monde.