Déclaration du SCFP Ontario

Il y a 45 000 travailleurs des services de développement dans notre province et plus de 12 000 d’entre eux sont fiers d’être membres du SCFP Ontario.

Ces travailleurs sont hautement qualifiés. Ils sont à la fois chefs cuisiniers et thérapeutes. Ils accompagnent les personnes en situation de crise, répondent à leurs besoins médicaux et les aident à gérer leurs finances. Ils fournissent tout le soutien nécessaire pour que les adultes et les enfants atteints de troubles du développement puissent mener une vie riche et bien remplie. Leur travail consiste fondamentalement à accroître la dignité humaine, mais il est trop souvent invisible.

Cette année, pour marquer la Semaine d’appréciation des travailleurs en services de développement, le SCFP Ontario lève le voile sur les changements dont cette main-d’œuvre à prédominance féminine a besoin au sein du secteur pour continuer à s’occuper de certaines des personnes les plus vulnérables de nos communautés.

Les travailleurs des services de développement sont animés par les meilleures de nos valeurs. Lorsqu’on lui demande ce qui motive son travail, Jackson Mbabazi, un travailleur des services de développement et membre du SCFP 3826, répond : « Je crois que tout le monde mérite la chance de mener une vie satisfaisante et digne. Mon dévouement à ce travail est ancré dans le désir de défendre ceux dont la voix n’est souvent pas entendue et de contribuer à une société qui valorise et soutient tous ses membres ».

Mais tout n’est pas bien dans le domaine des services de développement. Les aspirations profondément significatives de travailleurs comme Jackson sont impossibles à réaliser dans le système actuel.

Le financement des services de développement a stagné depuis 2019, alors que plus de 27 000 personnes handicapées sont actuellement inscrites sur des listes d’attente pour obtenir un soutien en Ontario. Le peu d’argent qui a été alloué à ce travail a été consacré à la privatisation des services, ce qui, nous le savons, conduira inévitablement à un nivellement par le bas qui nuira aux communautés et aux travailleurs.

L’année dernière, le secteur des services de développement a été secoué par la frustration. Le SCFP Ontario s’est fièrement tenu aux côtés de milliers de travailleurs des services de développement des sections locales de tout l’Ontario lorsqu’ils ont voté pour la grève, marché sur les lignes de piquetage, organisé des rassemblements, envoyé des dizaines de milliers de courriels aux conseils d’administration et appelé les députés provinciaux. Et ce travail se poursuivra jusqu’à ce que nous obtenions les changements fondamentaux nécessaires dans ce secteur.

Les 12 000 travailleurs des services de développement membres du SCFP Ontario savent que leur travail change des vies. Et ils savent ce qu’il faut faire pour réparer le système défectueux.

  • Améliorer le financement du secteur. Au cours des trois dernières décennies, ce secteur n’a bénéficié que d’une augmentation de 3,9 %, alors que l’inflation a augmenté de plus de 50 %. Ce sous-financement n’est pas un accident – c’est un choix, à l’instar du sous-financement global de l’économie des soins par la province, qui s’élève à 3,7 milliards de dollars selon le Bureau de la responsabilité financière. Cette situation doit cesser. Elle conduit directement à des listes d’attente tragiquement longues pour les clients et les travailleurs qui sont placés dans des situations dangereuses en raison du manque de personnel.
  • Améliorer la sécurité des travailleurs. Les travailleurs sociaux soutiennent davantage de jeunes en âge de transition qui entrent dans le système adulte avec un double diagnostic et des problèmes de toxicomanie, mais ils n’ont pas de formation adéquate ni de plans de sécurité.
  • Établir par voie législative une couverture de la CSPAAT pour tous les travailleurs. Compte tenu des risques pour la santé et la sécurité associés à tout travail de première ligne, il est impératif que tous les organismes de services de développement offrent à leur personnel une couverture de la CSPAAT.
  • Mettre fin à la privatisation et protéger les programmes de jour. Nous avons vu la crise que la privatisation a provoquée dans les établissements de soins de longue durée. Il en ira de même pour les services de développement, ce qui créera une course vers le bas. Nous devons investir dans des soins financés et fournis par l’État.
  • Écouter les travailleurs. Les travailleurs des services de développement du SCFP – et d’autres syndicats – demandent des réunions avec ce gouvernement depuis des années, mais ils sont ignorés. Ces travailleurs, ainsi que les familles qu’ils soutiennent, sont des experts. Ils ont des solutions créatives aux problèmes qui affectent le secteur.