Toronto (Ontario) – Selon le Syndicat canadien de la fonction publique, la décision du gouvernement de l’Ontario d’embaucher des travailleurs d’une classification inférieure dans les foyers de soins de longue durée aura des conséquences sur les résidents et sur les travailleurs.

L’annonce faite par le gouvernement lundi faisait appel aux chômeurs, dont ceux déplacés des secteurs du commerce au détail et hôtelier, pour aider dans les foyers de soins de longue durée.

« Les aînés vivant dans les foyers de soins de longue durée souffrent de conditions extrêmement complexes et ont besoin de soins de la part de travailleurs de la santé hautement qualifiés. Abaisser les exigences pour le personnel et embaucher des gens qui n’ont aucune formation quant aux soins à donner aux aînés est une grave erreur de calcul », de dire Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « C’est injuste pour les résidents et c’est injuste pour les travailleurs actuels et les nouveaux travailleurs. »

Mme Rennick, elle-même un ex-travailleuse des soins de longue durée, a souligné qu’environ les deux tiers des résidents des foyers de soins de longue durée ont reçu un diagnostic de démence. Environ 80 pour cent des personnes souffrant de démence présentent des symptômes comportementaux ou psychologiques.

Le syndicat s’inquiète du fait que le gouvernement n’investisse pas de façon significative dans le secteur. La plus récente annonce budgétaire augmentait le financement annuel des soins de longue durée d’environ 2,5 pour cent (soit environ 110 millions de dollars) alors que les estimations pour atteindre une norme de soins de quatre heures varient entre 1,3 et 1,6 milliard de dollars (une augmentation de 40 pour cent).

« Le gouvernement continue de contrôler les coûts et passe à une classification inférieure de travailleurs moins bien payés alors que nous devrions augmenter le financement et investir dans une main-d’œuvre qualifiée », a-t-elle affirmé.

Le communiqué de presse du gouvernement précisait que les aides-résidents en soins apporteront du soutien aux résidents dans leurs « activités quotidiennes », comme les repas et la coordination des visites, ainsi que l’aide pendant les activités récréatives.

Mais Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), a affirmé qu’il était naïf de croire que des membres du personnel essentiellement non formés ne se retrouveront pas à offrir des soins aux résidents. Il a aussi affirmé que cela imposerait un stress additionnel aux préposés aux services de soutien à la personne qui n’auront droit à aucun répit pendant leurs quarts de travail.

« La déstructuration du travail des préposés aux services de soutien à la personne en retirant les fonctions qui ne sont pas liées aux soins et qui offrent un certain répit ne fera qu’ajouter au stress de leur emploi et à l’épuisement professionnel. Cela aliénera les préposés aux services de soutien à la personne encore davantage en créant une autre classification qui effectue la charge de travail plus légère alors qu’ils doivent s’occuper des éléments plus lourds du travail », a-t-il affirmé.

Le syndicat demande au gouvernement de créer une stratégie de recrutement exhaustive qui tient compte des besoins des résidents et des travailleurs. Le gouvernement a indiqué qu’il rendra publique une stratégie de recrutement en décembre.

« La pandémie dure depuis huit mois déjà et des gens continuent de mourir de la COVID, mais aussi de la négligence et du manque de soins. C’est une stratégie temporaire, pas une solution valable, d’affirmer Michael Hurley. Il doit y avoir une demande de stratégie pour le recrutement massif de préposés aux services de soutien à la personne et un plan pour travailler avec les collèges communautaires afin qu’ils intègrent plus étroitement les programmes dans le milieu de travail.

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Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez communiquer avec :

Zaid Noorsumar, Service des communications du SCFP, au 647-995-9859 ou à [email protected]

 

EW/SEPB491

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