La haine est montée des égouts de Charlottesville (Virginie), vendredi, pour envahir les rues, alors que des milliers d’hommes blancs, torches à la main, ont alimenté une haine incroyable.
De nombreuses personnes croyaient que de telles horreurs étaient chose du passé, que l’époque des torches et des fourches brandies par des hommes blancs en colère hurlant de haine était révolue pour de bon. Nous étions en droit de nous attendre à ce que les racistes haineux qui existent toujours comprennent que ce genre de fiel ne sera tout simplement pas toléré par la plupart des gens de notre société.
Avec le rassemblement de suprémacistes blancs violents de vendredi, cet espoir est disparu. Ce qui s’est produit à Charlottesville était une manifestation non déguisée de ce que vivent des millions de membres des Premières Nations, de Noirs, de Sud-asiatiques, d’Hispaniques et la plupart des personnes non blanches, chaque jour. Ce qu’il y a d’exceptionnel au sujet de ce moment, c’est qu’il y a un président aux États-Unis qui attise la haine raciste.
Aucun de nous ne peut se permettre de rester indifférent. L’avenir de notre société est en jeu. Et nous ne devons pas nous laisser berner pour croire que c’est uniquement un problème au sud de la frontière.
Nous avons déjà vu des branches de la soi-disant organisation Proud Boys prendre d’assaut un rassemblement des Premières Nations au Canada. Des affiliés des suprémacistes blancs derrière les événements qui se sont produits à Charlottesville s’organisent au Canada. Leur propagande a été affichée dans des quartiers partout au pays.
Il est vrai que nous vivons une période difficile en raison de l’inégalité économique grandissante. De nombreux travailleurs ici et aux États-Unis perdent leur emploi, forcés d’occuper un emploi précaire peu rémunéré, luttant pour joindre les deux bouts.
C’est cette vulnérabilité que des racistes haineux, des suprémacistes blancs et des néo-nazis tentent d’exploiter afin de nous dresser les uns contre les autres.
Nous ne pouvons pas tolérer une telle chose.
Soyons clairs, ce ne sont pas les personnes racisées qui enlèvent des emplois aux travailleurs ou qui sont responsables de l’augmentation du nombre d’emplois à temps partiel, temporaires et à faible revenu. C’est en grande partie l’élite blanche du secteur privé qui ne cesse de transférer des emplois à l’étranger afin qu’elle puisse exploiter d’autres travailleurs racisés dans des ateliers clandestins. C’est elle qui réalise des centaines de milliards de dollars en profits tout en coupant dans les emplois, en privatisant les choses qui nous appartiennent à tous et en refusant de payer un salaire décent.
Nous devons tous agir ensemble pour lutter contre le racisme et la haine. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons vraiment régler les inégalités présentes au sein de notre société.