Normalement, nous passons la fête du Travail à participer à des événements avec des centaines de militants, d’alliés et de membres de la collectivité. Il y aurait des accolades, des visages souriants et des photos de groupe. Nous célébrerions nos victoires et nous regarderions vers l’avenir pour raffermir notre solidarité pour les défis qui nous attendent.
Mais cette année est différente. Nos événements de la fête du Travail sont numériques. Nos photos de groupe sont des photos prises avec distanciation physique. Et il n’a jamais été aussi difficile de bâtir notre force collective. Tellement de choses ont changé si rapidement, mais les batailles qui nous attendent sont en fait assez claires et familières.
Une chose est de plus en plus claire : bien que nous ne soyons pas ensemble comme nous en avions l’habitude, nous sommes unis plus que jamais.
Les 280 000 membres du secteur public du SCFP-Ontario sont très soucieux de leurs collectivités et du travail qu’ils font pour les soutenir. Ces travailleurs des soins de santé, municipaux, des services sociaux, universitaires et de l’éducation continuent d’être confrontés à des défis incroyables et déchirants. Des défis évitables engendrés par un gouvernement qui doit faire mieux.
Lorsque nous avons demandé aux conservateurs de Doug Ford d’assurer la sécurité des travailleurs de première ligne, ils ont tardé à produire l’ÉPI dont nous avions besoin. Lorsque nous leur avons demandé de verser le salaire que les travailleurs de première ligne méritaient, ils ont complètement raté la mise en œuvre de leur « prime liée à la pandémie », ils n’ont pas réussi à la rendre permanente et à l’offrir aux personnes qui avaient été oubliées. Et lorsque nous leur avons demandé de consulter, et de profiter des expériences, des connaissances et de la force des travailleurs de première ligne, les conservateurs de Doug Ford ont refusé et plutôt tenté de faire adopter à la hâte une loi qui attaque nos droits légaux et nos droits constitutionnels.
C’est une période sans précédent, avec de nombreux défis, mais également quelques opportunités incroyablement importantes pour notre avenir collectif.
La pandémie n’est pas terminée. Les gens, particulièrement ceux vivant dans les foyers de soins de longue durée et les communautés racisées, sont encore profondément affectés par la crise. Les entreprises à but lucratif continuent de faire d’énormes profits tout en manquant à leurs engagements à l’égard de nos parents et grands-parents, et de ceux qui les aident. Les travailleurs migrants ne sont pas protégés. De nombreux travailleurs de première ligne n’ont pas de congés de maladie payés. Les locataires qui subissent les répercussions de la crise économique peuvent maintenant être chassés de leur foyers. Les soutiens du revenu sont faibles. La lutte contre le racisme à l’égard des Noirs est de plus en plus évidente et dévastatrice, des deux côtés de la frontière. Et nos gouvernements commencent à affirmer que nous devons réduire le financement pour les services essentiels afin d’équilibrer le budget.
Mais si les six derniers mois nous ont appris quelque chose, c’est que la façon dont nous faisons les choses ne fonctionne pas – et que lorsque nous y consacrons les efforts, rien n’est impossible. Nous ne croyons pas que c’est tout simplement comment sont les choses. Nous pouvons – et nous devons – faire beaucoup mieux. Avant qu’il ne soit trop tard.
Nous avons besoin d’un Ontario, et d’un monde, où tout le monde a droit à la sécurité et peut compter sur un soutien, particulièrement pendant une crise de santé et économique sans précédent. Nous devons nous rappeler que les déficits ne sont pas une menace – et que les dépenses sauvent des vies. Nous devons enfin éliminer le racisme systémique, la discrimination et l’inégalité du revenu; et nous devons investir dans les déterminants sociaux de collectivités saines. Et, plus que jamais, nous devons travailler ensemble au sein de nos collectivités pour atteindre ces objectifs souhaitables depuis longtemps.
Nous pouvons mettre fin aux profits dans les soins de longue durée, obtenir une rémunération équitable pour du travail d’une importance vitale, imposer par voie législative un minimum de journées de maladie payées pour tous les travailleurs, dynamiser les soutiens du revenu afin de consolider notre filet de sécurité sociale et rétablir les droits durement acquis des héros de première ligne. Et nous devons revoir la taxation des personnes qui peuvent très bien payer plus afin de voir à ce que la fortune colossale qui est de plus en plus détenue par quelques personnes est partagée pour le bien de nous tous.
En cette fête du Travail, alors que la terre sous nos pieds continue de trembler, il est temps de trouver des bases communes et de se rappeler que lorsque les collectivités s’unissent et exigent un changement, tout est possible.
Fred Hahn, président
Candace Rennick, secrétaire-trésorière