8 février 2017
Monsieur le ministre Dr Eric Hoskins,
Le 19 décembre 2016, une réponse au document de travail du ministère de la Santé et des Soins de longue durée intitulé « Priorité aux patients – Étendre les réponses médicales » a été envoyée à votre bureau, réponse qui était signée par nous deux, au nom du SCFP-Ontario et du Comité de coordination des travailleurs ambulanciers de l’Ontario du SCFP (CACO) qui représente plus de 5 000 ambulanciers paramédicaux et répartiteurs d’ambulances en Ontario. Comme vous le savez, le SCFP représente une grande majorité des ambulanciers paramédicaux et des répartiteurs d’ambulances en Ontario.
Dans le cadre de la conférence de l’Association des municipalités de l’Ontario (AMO), qui a eu lieu en août 2016, la première ministre Kathleen Wynne a affirmé que la décision qui serait prise sur la question des pompiers qui feraient du travail paramédical serait « basée sur des preuves ». Le mémoire du SCFP fournit toutes les preuves nécessaires dont votre ministère et le bureau de la première ministre ont besoin pour décider que toute proposition qui s’appuie sur les pompiers qui prendraient en charge et effectueraient le travail effectué présentement par les ambulanciers paramédicaux de l’Ontario est profondément erronée.
Le SCFP a déterminé, pour votre ministère, de nombreuses questions pour lesquelles la qualité des soins aux patients serait menacée si un modèle qui ressemblerait à celui défini dans le document de travail était introduit. Celles-ci incluaient : le manque de supervision pour les services paramédicaux dans les services des incendies; des quarts de vingt-quatre (24) heures et les répercussions néfastes que cet horaire a sur les capacités d’une personne de travailler en toute sécurité et de manière efficace; des problèmes dans le transfert de responsabilité d’un service d’incendie à un Service médical d’urgence (SMU) et la très forte probabilité d’une mauvaise communication tragique; et l’affaiblissement inévitable de l’expertise médicale d’urgence que comporte cette proposition.
De plus, le SCFP mentionne, comme le font les documents de consultation de votre propre gouvernement, l’importante différence entre les coûts. Le coût moyen pour un service d’incendie est de 118 $ de plus l’heure qu’un service ambulancier, entraînant un coût de plus d’un million de dollars par année par véhicule d’incendie. Les chiffres du ministère appuieraient ce calcul. De plus, comme l’ont souligné nos amis de l’AMO, en vertu de tout modèle proposé, les salaires et les coûts en capital seront augmentés.
Il n’y a aucune preuve que le fait d’étendre les réponses médicales offertes par des ambulanciers paramédicaux accrédités à l’emploi d’un service d’incendie améliorerait de quelque façon que ce soit les résultats pour les patients. C’est une idée qui aggravera les choses plutôt que de les améliorer.
D’après ce qui nous a été rapporté, les principaux acteurs dans ce secteur se sont opposés à ce modèle (et à la proposition encore plus radicale préconisée publiquement par l’OPFFA [Association des pompiers professionnels de l’Ontario]). Nous avons demandé des exemplaires des mémoires déposés sur cette proposition au ministère par l’entremise d’une demande d’accès à l’information. Cependant, nous suggérerions que le ministère devrait tout simplement rendre ces mémoires publics afin que la population puisse comprendre l’équilibre d’un avis éclairé sur cette question.
Maintenant que cette plus récente ronde de consultation est terminée, et en constatant le climat d’incertitude qui plane sur cette discussion inhabituellement longue, nous espérons que vous et votre ministère annoncerez bientôt que la discussion est terminée. De plus, nous espérons qu’après avoir examiné toutes les preuves, la conclusion sera que bien qu’il y aura toujours de la place pour étendre et améliorer les services d’urgence, le transfert des rôles et responsabilités des ambulanciers paramédicaux aux services des incendies n’est pas une façon dont l’Ontario atteindra ces améliorations.
Finalement, nous demandons que la province tourne son attention vers un examen plus approfondi des avantages potentiels du développement des soins paramédicaux communautaires en Ontario, quelque chose qui améliorerait, étendrait et soutiendrait nos SMU et une chose sur laquelle le SCFP serait impatient de partager les avantages de notre expérience directe.
Nous vous remercions et, dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’accepter, Monsieur le ministre, l’expression de nos sentiments distingués.
Le président du SCFP-Ontario, Le président du Comité des travailleurs ambulanciers du SCFP (CACO),
Fred Hahn Jeff Van Pelt
cc.: L’honorable Kathleen Wynne, première ministre de l’Ontario
L’honorable Bill Mauro, ministre des Affaires municipales