Toronto (Ontario) – Les travailleurs et travailleuses de l’éducation les moins bien payé(e)s de l’Ontario restent solidaires dans leur lutte pour la réussite des élèves et de bons emplois.

Le Comité de négociation central des travailleurs et travailleuses de l’éducation a repris les pourparlers hier, s’attendant à voir une démarche qui répondrait au double objectif des travailleurs et travailleuses, à savoir un meilleur salaire et de meilleurs services.

Selon les résultats du vote de grève historique de lundi, 45 433 des 55 000 travailleurs et travailleuses de l’éducation de première ligne du SCFP se sont exprimé(e)s et 43 821 d’entre eux et elles, soit un pourcentage écrasant de 96,5 %, ont voté « oui » pour envoyer un message fort au gouvernement Ford :

  • Les compressions dans le secteur de l’éducation ne sont pas acceptables.
  • Il est urgent d’augmenter la dotation en travailleurs et travailleuses de l’éducation de première ligne pour assurer la réussite des élèves.
  • Il est temps que nous obtenions une augmentation de salaire significative.

« Nous sommes resté(e)s à la table deux jours de plus à attendre que le gouvernement et les conseils scolaires nous reviennent avec une offre raisonnable. Mais, ils ont refusé », a déclaré Laura Walton, aide-enseignante et présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP. « Ils n’ont pas bougé d’un pouce sur les principales questions. Nous nous retrouvons donc dans une position où nous devons demander un rapport de non-conciliation et accroître la pression pour parvenir à un règlement négocié ».

« Il leur est encore possible de revenir à la table et de se montrer raisonnables », de dire Mme Walton. « Nous demandons aux conseillers et conseillères scolaires et au gouvernement Ford de nous fournir plus de dates de négociation et de proposer de véritables bonifications. Nous sommes ici pour obtenir une entente négociée qui réponde aux besoins des élèves et des travailleurs et travailleuses de première ligne ».

« Les travailleurs et travailleuses de l’éducation ont besoin d’une augmentation salariale significative. Nous la méritons », a déclaré Mme Walton. « Les élèves et les parents méritent des garanties sur les niveaux de service et une meilleure dotation en personnel dans les écoles. La population ontarienne soutient ces deux revendications pour la réussite des élèves et de bons emplois, mises de l’avant par les travailleurs et travailleuses de l’éducation ».

« En tant que premier ministre de la province la plus riche du Canada, Doug Ford a le pouvoir et les ressources nécessaires pour accepter nos revendications raisonnables, nécessaires et abordables, dès maintenant », a ajouté Mme Walton. « S’il le fait, les travailleurs et travailleuses de l’éducation les moins bien payé(e)s qui ne gagnent en moyenne que 39 000 dollars par an, n’auront pas à faire la grève pour joindre les deux bouts et défendre les services offerts aux élèves contre les compressions de Doug Ford ».

Faits en bref

Qu’est-ce qu’un rapport de non-conciliation? Selon le site Web du ministère du Travail, si le syndicat et l’employeur ne parviennent pas à s’entendre au cours de la conciliation, le conciliateur et la conciliatrice rend compte du résultat au(à la) ministre du Travail et ce(cette) dernier(dernière) envoie un avis écrit aux parties. En général, cet avis indique qu’un bureau de conciliation ne sera pas nommé. C’est ce que l’on appelle communément un rapport « de non-conciliation ». Après l’envoi de l’avis par le(la) ministre, le syndicat et l’employeur continuent d’avoir l’obligation de négocier de bonne foi et de tenter d’intervenir une entente.

Plus de 70 % des 55 000 travailleurs et travailleuses de l’éducation de première ligne de l’Ontario sont des femmes. Plus de la moitié d’entre eux et elles ont au moins un emploi supplémentaire pour joindre les deux bouts et 60 % sont licencié(e)s chaque été.

Les travailleurs et travailleuses de l’éducation négocient pour garantir :

  • Un nombre suffisant d’aides-enseignant(e)s pour que tous les élèves bénéficient du soutien dont ils et elles ont besoin et pour que les écoles cessent de renvoyer les enfants à la maison parce qu’il n’y a pas suffisamment d’A.-E.
  • Un(e) éducateur et éducatrice de la petite enfance présent(e) dans chaque classe de maternelle afin que tous les enfants de quatre et cinq ans bénéficient du soutien à l’apprentissage par le jeu, particulièrement nécessaire après deux ans d’isolement en raison de la pandémie.
  • Un nombre suffisant de bibliotechnicien(ne)s pour que les bibliothèques scolaires soient ouvertes et que les enfants aient la possibilité de lire en permanence.
  • Un nombre suffisant de concierges pour assurer la propreté des écoles et suffisamment de préposé(e)s à l’entretien et de gens de métier pour commencer à s’attaquer à l’arriéré de réparations de 16 milliards de dollars.
  • Un nombre adéquat de secrétaires dans les bureaux d’école et suffisamment de surveillant(e)s de cafétéria pour assurer la sécurité des élèves.

Le gouvernement de Doug Ford a réduit le financement de l’éducation de 800 $ par élève pendant son premier mandat. Avec deux millions d’élèves dans les écoles de l’Ontario, cela se traduit par une réduction de 1,6 milliard de dollars au cours de cette année seulement.

De 2012 à 2021, les travailleurs et travailleuses de l’éducation les moins bien payé(e)s ont subi une baisse de salaire de 11 %.

Selon le rapport du Bureau de la responsabilité financière de la semaine dernière, les travailleurs et travailleuses de l’éducation risquent de perdre encore 11,3 %. Autrement dit, les politiques du gouvernement Ford feront en sorte que les travailleurs et travailleuses de l’éducation les moins bien payé(e)s subiront une baisse de salaire de 22 % sur une période de 13 ans.

Les travailleurs et travailleuses revendiquent une augmentation de salaire de 3,25 $ l’heure. L’offre du gouvernement Ford n’est que de 33 ¢ à 53 ¢ l’heure, soit l’équivalent du coût de moins d’un réservoir d’essence par mois.

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Ken Marciniec

Service des communications du SCFP

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