C’est un moment crucial pour le mouvement syndical et pour les travailleurs de partout dans le monde. Nous sommes confrontés à une pandémie mondiale qui affecte tant d’aspects de nos vies et une pandémie qui porte atteinte à la santé de millions de personnes. Et nous savons qu’en période de crise, ce sont les travailleurs qui en ressentent davantage les nombreuses conséquences.
Le 1er mai est la Journée internationale des travailleurs et c’est une occasion pour les 280 000 membres du SCFP-Ontario, et tous les travailleurs et les syndicats qui les représentent, de considérer la crise actuelle dans le contexte de notre longue lutte en tant que travailleurs. Il est également temps de rappeler que notre mouvement syndical transcende les frontières. Étant donné que nous sommes confrontés à une pandémie mondiale, notre réponse collective doit également être mondiale.
Bien avant la COVID-19, les travailleurs ici au pays et à l’étranger ont vu leur santé et leur sécurité économique être menacées par des mesures d’austérité qui ont rendu les emplois précaires, réduit les services publics, forcé des restrictions salariales et priorisé les entreprises plutôt que les gens.
Tout d’abord, le gouvernement de l’Ontario a sous-financé les soins de santé pendant plus de dix ans, ce qui nous a tous rendus vulnérables face à la pandémie. Cela a créé, favorisé et encouragé un volet à but lucratif de plus en plus important dans notre système de santé public qui a aggravé les services pour les plus vulnérables et laissé les travailleurs qui offrent ces services sans protection. En réduisant les services publics offerts par des travailleurs municipaux, des travailleurs de l’éducation et des organismes communautaires, ce gouvernement a creusé les inégalités et divisé les collectivités.
Et nous voyons maintenant les conséquences. Un modèle qui place les grandes entreprises avant les travailleurs a affaibli notre capacité à traverser cette tempête et à nous positionner pour un renouveau. Les mêmes gouvernements qui promeuvent cette austérité sont ceux qui ne réussissent pas à relever le défi qui est de répondre aux besoins des gens pendant cette crise. En fait, il y a des préoccupations justifiées à l’effet que cette crise sera utilisée pour promouvoir une plus grande austérité à l’avenir.
Nous ne pouvons pas les laisser faire. Nous ne pouvons pas laisser les travailleurs tomber malades, parfois même mourir, parce que les gouvernements ne commandent pas l’équipement de protection dont nous avons besoin. Nous ne pouvons pas laisser les travailleurs mis à pied sans soutiens financiers pour payer leurs factures, leurs loyers ou leurs hypothèques et la nourriture à mettre sur leurs tables. Et nous ne pouvons pas laisser les personnes les plus vulnérables – soit les personnes racisées, les immigrants, les travailleurs sans papier et les personnes ayant un handicap – continuer de souffrir encore plus en raison de la crise et vivre sans un accès égal aux soins de santé.
Cependant, le changement se prépare – et c’est grâce à la résistance des travailleurs.
Aux États-Unis, les travailleurs d’Amazon, de Whole Foods, d’Instacart, de Walmart, de FedEX, de Target et de Shipt débrayeront pour exiger de l’équipement de protection, un congé payé et des prestations pour soins de santé. Les médecins et les infirmiers du Zimbabwe ont déclenché une grève en raison d’un manque d’équipement de protection. Tout comme les travailleurs d’Amazon en France, en Italie, en Espagne et en Pologne.
On comprend de plus en plus que ce sont les travailleurs, les personnes qui font fonctionner nos collectivités, qui sont essentiels. En ce sens, avec les actes de résistance organisés aux quatre coins de la planète, il y a de l’espoir pour les travailleurs partout dans le monde.
En cette Journée internationale des travailleurs, et comme toujours, le SCFP-Ontario se joint à la collectivité et à d’autres syndicats dans cette lutte collective.
Fred Hahn, président
Candace Rennick, secrétaire-trésorière