KINGSTON (ONTARIO) – Aujourd’hui, le plus grand syndicat de la santé de Kingston a appelé le gouvernement de l’Ontario à mettre de côté ses réductions de revenus et à financer les hôpitaux ontariens à leur coût réel. Cette exhortation survient quelques jours à peine avant le début des audiences en comité sur le budget 2019, prévu pour lundi.

Des audiences auront lieu dans huit localités ontariennes, mais Kingston n’en fait pas partie, a expliqué Brent Tousignant, vice-président de la section locale 1974 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) lors d’une conférence de presse. Sa section locale, qui représente 1 600 membres du personnel hospitalier du Centre des sciences de la santé de Kingston (KHSC), a organisé la conférence de presse pour « donner le coup d’envoi à une discussion sur les investissements nécessaires dans les hôpitaux, les foyers de soins de longue durée et les soins à domicile à Kingston », a-t-il dit.

Moins de deux ans après la fusion de l’Hôpital général de Kingston et de l’Hôpital Hôtel Dieu, le KHSC dépasse sa capacité d’accueil presque tous les jours depuis quelques mois. « Le nombre de personnes gravement malades qui viennent se faire soigner dépasse de beaucoup le nombre de lits », a déclaré Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (SCFPCSHO). « En bref, le KHSC est largement sous-financé. Le coût d’un séjour standardisé à l’hôpital est inférieur à la moyenne canadienne et nettement inférieur à la moyenne des hôpitaux universitaires. »

Comparativement aux autres provinces, l’Ontario gère son système hospitalier avec beaucoup de parcimonie. Le financement provincial des hôpitaux par habitant est 28,3 pour cent plus élevé dans le reste du Canada qu’en Ontario. Cela représente une différence de 404,09 $ par personne et par an. En conséquence, les patients ontariens ont accès à beaucoup moins de lits et d’effectifs que ceux des autres provinces.

« La population vieillit et croît rapidement, a souligné M. Hurley. Parallèlement, depuis une dizaine d’années, on diminue le nombre de lits et d’employés. Il faut financer les hôpitaux à leur coût réel, qui augmente de 5,2 pour cent par année, sans quoi les coupes continueront, l’accès sera de plus en plus restreint et la qualité des soins continuera de se dégrader. »

Le gouvernement conservateur de l’Ontario a promis des réductions d’impôt de sept milliards de dollars et une réduction des revenus de l’État en supprimant les revenus de plafonnement et d’échange conçus pour diminuer les gaz à effet de serre. Malgré ces réductions de revenus, il a aussi promis d’éliminer un déficit de quinze milliards de dollars. Tout cela, dit M. Hurley, totalise une crise budgétaire. Pour équilibrer le budget, il faudrait imposer des coupes sans précédent.

« L’Ontario doit respecter ses obligations envers les malades et les personnes âgées, des obligations que nous ne remplissons pas, comparativement aux autres provinces, rappelle M. Hurley. En réalité, on a déjà trop réduit l’impôt des sociétés et des riches en Ontario. »

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