NORTH BAY, ONT. – Selon les données de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), l’Ontario consacre aux soins hospitaliers 24,3 pour cent moins d’argent que le reste du Canada. Cela signifie qu’il faudrait accroître les crédits provinciaux de l’hôpital North Bay Regional Health Centre (NBRHC) de près de 23 millions de dollars par année pour les ramener au niveau de financement moyen dans le reste du pays.

Auparavant, l’Ontario suivait de près la structure de dépenses à l’échelle du pays. Les chiffres de l’ICISmontrent aussi que les crédits hospitaliers par habitant ont baissé, en valeur réelle, pour la troisième année consécutive en Ontario. C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui le président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO), Michael Hurley, dans une conférence de presse tenue à North Bay.

Devant les médias, le CSHO a rendu publiques des données qui permettent de comparer le financement des hôpitaux en Ontario avec les autres provinces et, plus précisément de calculer la somme qui manque auNBRHC pour rejoindre la moyenne nationale du financement des hôpitaux.

« La pluie de compressions dans les soins actifs à North Bay, avec l’élimination de soins infirmiers et de soins directs aux patients, de lits et de programmes en santé mentale s’explique par la décision de retarder les dépenses de l’hôpital de 25 pour cent par rapport aux autres provinces, a expliqué M. Hurley. Le gouvernement libéral ontarien est le seul au pays à financer une énorme baisse d’impôt pour les sociétés en retranchant des milliards de dollars au budget des soins directs aux patients hospitalisés. Ce sont les patients des villes comme North Bay qui en paient le prix : ils reçoivent moins de soins. »

L’Ontario affiche la durée d’hospitalisation la plus courte au Canada. Les patients non ontariens reçoivent 14,2 pour cent de plus de soins infirmiers que les patients ontariens.

« Dans le reste du pays, les hôpitaux ont 21 pour cent de plus d’infirmières auxiliaires qu’en Ontario, a précisé M. Hurley. C’est dire que les patients du reste du Canada ont droit à plus de soins directs que ceux de l’Ontario. »

Selon les données de l’ICIS, les crédits provinciaux aux hôpitaux, par habitant, auraient dû passer de 1 417,13 $ en 2012-2013 à 1 534,95 $ en 2015-2016, simplement pour couvrir l’inflation. Le gouvernement ontarien a plutôt consacré 1 395,73 $ par habitant.

L’Ontario ne prend pas du retard sur le reste du pays uniquement dans les crédits aux hôpitaux. « Les Libéraux ontariens prétendent mettre de l’argent dans les soins à domicile et les soins communautaires, a ajouté M. Hurley, mais l’ensemble du pays consacre 16,7 pour cent de plus à ces autres soins que l’Ontario. Les Libéraux provinciaux mentent en affirmant que l’argent va aux soins dans la communauté. »

« Et ils mentent encore, a-t-il poursuivi, en affirmant que les hôpitaux reçoivent plus d’argent, puisque les données de l’ICIS démontrent que les crédits hospitaliers par habitant sont en baisse. »

En fait, les dossiers du Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) confirment aussi un recul prononcé de près de 23 millions de dollars dans les crédits provinciaux du NBRHC pour l’exercice qui s’est conclu le 31 mars 2015. « Cette situation a placé l’hôpital devant un gros déficit, a dit M. Hurley, déjà que celui-ci est malmené par des coûts de fonctionnement plus élevés en raison de sa construction en mode privé. Résultat : d’autres réductions de lits, de programmes et de personnel. »

Une campagne communautaire est en cours pour réclamer une hausse des crédits provinciaux du NBRHCet la fin des coupes. L’Ontario Health Coalition organise d’ailleurs une manifestation intitulée « Reprenez notre hôpital », le lundi 30 novembre, au parc Lee de North Bay. Le nouveau président national du SCFP, Mark Hancock, y prendra la parole.

Le CSHO est la division hospitalière du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente près de 75 000 travailleurs de la santé en Ontario.

 

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Service des communications du SCFP
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