TORONTO – Sans les ÉPP et protocoles appropriés, les foyers pour personnes atteintes d’une déficience intellectuelle deviendront les prochains établissements à risque élevé de la COVID-19 en Ontario, selon le SCFP, qui représente 8000 personnes qui travaillent dans 64 de ces foyers dans la province.
Le syndicat demande au gouvernement provincial de fournir des protections appropriées aux personnes ayant une déficience intellectuelle et aux employés qui leur viennent en aide, surtout dans les foyers où il y a des cas de COVID-19.
Les organismes de services aux personnes ayant une déficience intellectuelle leur fournissent des soins 24 heures sur 24 et des services d’aide à la vie autonome. Toutefois, les travailleurs de première ligne signalent une pénurie d’équipements de protection, même dans les foyers comportant des cas de COVID-19. Six résidents sont décédés dans un seul établissement de Markham, où presque tous les résidents ont obtenu un résultat positif au test de dépistage.
« C’est une période difficile pour nos membres et pour les résidents que nous aidons », a déclaré Joanne Smithers, présidente du Comité de coordination du secteur des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle du SCFP. « De nombreux résidents de ces foyers ne savent pas quand ils auront l’occasion de voir leur famille, et de nombreux travailleurs doivent s’isoler de leurs familles parce qu’ils travaillent dans un secteur à risque de la COVID-19.
Nous prenons donc toutes les précautions, mais notre allocation pour des ÉPP se résume à un masque chirurgical par quart de travail. Ces masques jetables ne sont pas destinés à être portés pendant des quarts de 8 à 12 heures d’affilée. Ils deviennent mouillés en raison de la respiration, et nous devons l’enlever et le remettre pour les pauses et les repas. »
Certains organismes de services aux personnes atteintes d’une déficience intellectuelle ont eu recours aux médias sociaux pour demander aux entreprises et aux membres de la communauté de leur donner des masques et des blouses d’hôpital pour maintenir leurs fournitures d’ÉPP. Cependant, dans de nombreuses collectivités, ces efforts n’ont pas été suffisants, et des travailleurs ont créé leurs propres solutions.
« Dans les foyers où il y a des cas de COVID-19 chez les membres du personnel et les résidents, des employés portent des ponchos imperméables des magasins à un dollar et des masques en tissu fabriqués à la main pour se protéger », a déclaré John Halik, travailleur de première ligne en services aux personnes ayant une déficience intellectuelle à Durham et président du SCFP 2936. « Les gens sont désespérés et attendent une intervention du gouvernement. »
Le 28 avril, le gouvernement provincial a publié un plan d’action visant à protéger les personnes vulnérables de l’Ontario. Il s’est engagé à prendre des mesures pour réduire l’exposition à la COVID-19 et à prévenir la propagation du virus dans les foyers de personnes ayant une déficience intellectuelle dans les 48 heures. Mais les travailleurs de première ligne disent qu’ils n’ont pas encore constaté d’améliorations concrètes ni de changements visant à protéger leur santé et sécurité.
La décision urgente prise récemment par le gouvernement concernant les établissements de soin ne permet pas aux employés de travailler pour un autre employeur dans le même secteur. Toutefois, il n’y a pas de restriction contre la rotation du personnel d’une résidence à l’autre chez le même l’employeur.
« Il s’agit de travailleuses et travailleurs des soins de première ligne qui luttent héroïquement contre ce virus et qui sont négligés par le gouvernement », a déclaré Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Les résidents de ces foyers et leurs familles ne veulent pas que ces foyers deviennent les prochains sites d’éclosions majeures. »
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