TORONTO (ONTARIO) – Dans ce qui ne peut être décrit que comme une omission délibérée, le nouveau rapport soigneusement construit de Revera néglige de façon flagrante la contribution de son propre modèle à but lucratif aux conséquences tristes et parfois mortelles de la pandémie de COVID-19 pour des centaines de résidents.
« Ce rapport souligne le manque de distance entre les anciens hauts fonctionnaires et politiciens des soins de santé, d’un côté, et l’industrie des établissements de soins infirmiers à but lucratif, de l’autre », estime Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « Il sert aussi de diversion importante des critiques musclées qu’affrontent les propriétaires à but lucratif à l’égard du fait que la plupart des 2 200 décès survenus en soins de longue durée dans la province se sont produits dans des établissements détenus et exploités par le privé, comme ceux de Revera. La grande différence entre les taux de mortalité de COVID-19 dans les établissements à but lucratif et dans les établissements municipaux ou caritatifs s’explique par un manque de personnel et de nettoyage. C’est pour cette raison que la deuxième de ces catégories s’en est si bien tirée au final. »
La première phase de la pandémie montre que les résidents des établissements à but lucratif étaient 60 pour cent plus susceptibles de contracter la COVID-19 et 45 pour cent plus susceptibles d’en mourir que les résidents des établissements à but non lucratif. En outre, un résident en SLD à but lucratif était quatre fois plus susceptible d’attraper la COVID-19 et quatre fois plus susceptible d’en mourir qu’un résident d’un établissement municipal.
« Ce rapport est d’abord et avant tout, un exercice commercial, ajoute Rennick. Il n’est guère surprenant qu’une société à but lucratif commande un rapport qui détourne l’attention des lacunes des soins de santé à but lucratif. Mais tout le monde peut maintenant comprendre qu’il est temps d’intégrer les établissements de SLD à but lucratif dans le secteur public sans but lucratif. »
Malgré le bilan lamentable du secteur des SLD à but lucratif pendant la pandémie, le mois dernier, l’Ontario a augmenté le financement des SLD de plusieurs milliards de dollars, de l’argent qui vient récompenser le secteur à but lucratif pour l’ajout et la rénovation de lits. Sur la base des annonces du gouvernement conservateur, les fournisseurs de soins de longue durée à but lucratif ont créé au moins 2 410 lits dans 44 établissements. Encore plus d’argent est consacré à la rénovation des installations. Et toutes ces installations, payées avec des fonds publics, appartiendront à de grandes sociétés à but lucratif.
Au cours des vingt dernières années, Revera est devenue l’un des plus importants fournisseurs privés de SLD et de soins à domicile à but lucratif au Canada. Au cours de cette période, « Revera a réalisé des centaines de millions de dollars en profits en réduisant au minimum le personnel infirmier et les préposés aux services de soins à la personne, et autres services », explique Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO–SCFP). « Il ne fait aucun doute que ces bénéfices ont valu à ses actionnaires des dividendes effroyables pendant la pandémie. L’Ontario doit affronter ce qu’elle a fait aux personnes âgées et aux autres résidents des soins de longue durée pendant la pandémie. Et ce processus devrait commencer par la décision éclairée de passer à la prestation sans but lucratif. »
Aujourd’hui, le SCFP-Ontario et le CSHO conjuguent leurs forces pour soutenir les efforts de la Coalition ontarienne de la santé qui demande au commissaire à l’intégrité de l’Ontario de se pencher sur les dons politiques et les liens en haut lieu entre l’industrie des soins de longue durée à but lucratif et les principaux ministres du gouvernement conservateur de Doug Ford avant l’adoption du projet de loi 218. Ce dernier protège les établissements privés à but lucratif contre la négligence pendant la pandémie de COVID-19.
-30-
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez communiquer avec :
Stella Yeadon, Service des communications du SCFP, à [email protected] ou au 416-559-9300
EW/SEPB491