TORONTO (ONTARIO) – Au cours de la fin de semaine, le SCFP s’est joint aux voix réclamant l’intervention de l’armée en Ontario pour endiguer les éclosions de la deuxième vague de COVID-19 dans les établissements de soins. Le syndicat a réclamé du gouvernement conservateur ontarien qu’il accélère les réformes des soins de longue durée, comme l’application d’une norme de soins et l’augmentation d’une dotation en personnel « léthargique et inadéquate ».
« Nous perdons tragiquement la bataille pour protéger les résidents des établissements de soins de longue durée », déplore Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « Les établissements et le personnel sont au bord de la crise et de l’effondrement total. Mais l’assistance de l’armée n’est qu’une solution temporaire à une crise enracinée dans l’incapacité du gouvernement à mettre en œuvre des réformes significatives nécessaires depuis plusieurs mois. On ne peut pas régler ce genre de crise avec des demi-mesures. »
Cette semaine, la directrice générale de la Coalition ontarienne pour la santé a demandé qu’on envoie à nouveau des militaires dans les établissements de soins de longue durée les plus durement touchés de la province.
Le plus grand syndicat du secteur ontarien de la santé réclame depuis longtemps la mise en place d’une robuste initiative de recrutement et de formation du personnel. Cette initiative inclurait le paiement des frais de scolarité et une rémunération pendant la formation. C’est ainsi que le gouvernement pourra concrétiser plus rapidement son engagement envers une norme de quatre heures de soins par jour. Or, selon Mme Rennick, cette stratégie doit s’accompagner d’un moratoire sur l’ouverture de lits à but lucratif, d’une augmentation immédiate de la rémunération du personnel et d’un meilleur accès à un poste à temps plein afin de régler le problème de rétention du personnel dans le secteur.
« Nous demandons au gouvernement de l’Ontario de prendre des mesures immédiates pour améliorer les conditions de travail des fournisseurs de soins en leur offrant un emploi stable à temps plein », explique Debra Maxfield, présidente du Comité de coordination des travailleurs de la santé du SCFP. « Le modèle actuel, où 60 pour cent de la main-d’œuvre est occasionnelle ou à temps partiel, s’est avéré catastrophique. Un véritable programme de recrutement sans frais de scolarité et avec une formation rémunérée est nécessaire de toute urgence pour attirer les milliers de travailleurs supplémentaires dont le secteur a besoin. »
En ce moment, dans le réseau, 187 établissements sont en éclosion. On dénombre 1 186 résidents positifs, 1 050 employés positifs et 2749 décès parmi les résidents. Des quinze employés de la santé ontariens décédés, huit œuvraient en soins de longue durée.
« Le personnel des soins de longue durée est stupéfait que le gouvernement permette encore au virus de s’attaquer agressivement aux membres les plus vulnérables de notre société », déclare Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO–SCFP). « Il est urgent de prendre des mesures pour renforcer les effectifs réduits à presque rien. C’est pourquoi l’armée est devenue une ressource essentielle. On doit cesser tout de suite la pratique consistant à garder les résidents porteurs du virus dans le même établissement que ceux qui ne sont pas infectés. Et le personnel des soins de longue durée doit être correctement équipé pour lutter contre le virus en toute sécurité. »
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