TORONTO (ONTARIO) – Alors que le nombre de postes vacants dans le secteur de la santé augmente en flèche, de nouveaux lits de soins de longue durée et un gouvernement provincial friand d’approches « de fortune » à l’égard des travailleurs de la santé, les Ontariens verront des manques de personnel sans précédent dans le secteur de la santé de plus de 50 000 travailleurs au cours des prochaines années.

Plus de 59 000 nouveaux infirmiers auxiliaires autorisés, préposés aux services de soutien à la personne et infirmiers autorisés seront nécessaires uniquement pour répondre à la hausse promise de lits de soins de longue durée et de meilleurs niveaux de soins d’ici 2024-2025. Des dizaines de milliers d’autres membres du personnel de la santé seront nécessaires pour faire face aux chirurgies et aux interventions en attente après la pandémie ce qui, selon les prévisions, prendra déjà 3,5 ans à rattraper, et faire face à la pression qu’exerce une population grandissante et vieillissante, ce qui augmente la demande pour des soins en milieu hospitalier, des soins à domicile et des soins communautaires.

Les plans du gouvernement à ce jour ne feront qu’ajouter environ 8 000 préposés aux services de soutien à la personne dans le système de santé d’ici 2022-2023 et ne formeront que 2 500 infirmiers auxiliaires autorisés et infirmiers autorisés supplémentaires d’ici 2025-2026.

« Il y a une crise qui affecte le moral des travailleurs de la santé en Ontario et cela entraîne leur exode. La combination des salaires contenus avec la hausse de l’inflation, le manque de personnel, le manque d’emplois à temps plein, les pressions qu’imposent des quarts de travail sans fin et le travail de fin de semaine, le niveau de violence élevé de la part des patients et des familles et le refus de leur fournir l’équipement dont ils ont besoin pour travailler en toute sécurité a fait qu’ils se sentent profondément dévalorisés et en danger. Le gouvernement de l’Ontario a désespérément besoin d’un plan pour y remédier s’il veut recruter et conserver du personnel soignant dans les soins de santé », d’affirmer Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP.

L’épuisement professionnel causé par la pandémie est un facteur qui entretient l’exode du personnel du secteur de la santé. Le premier ministre a reconnu un manque de personnel de la santé de première ligne de 15 %. La promesse des conservateurs de former de nouveaux membres du personnel de la santé n’est pas suffisante pour répondre aux besoins des patients au cours des trois prochaines années et il n’y a pas de plans permanents pour aider à retenir les membres du personnel qui travaillent présentement dans les hôpitaux, dans les soins de longue durée, ainsi que dans les soins à domicile et les soins communautaires.

« Nous sonnons l’alarme au sujet de la crise de dotation en personnel dans les soins de santé depuis de nombreuses années et les choses n’ont fait qu’empirer en raison de la pandémie de la COVID-19. Avec l’augmentation des plans de soins et de capacité dans les soins de longue durée, une population vieillissante, le temps d’attente inexcusable de 3,5 ans pour les chirurgies et les interventions, ainsi que notre secteur des soins à domicile qui ne fonctionne qu’à moitié, si nous ne trouvons pas de solutions immédiates à la crise des ressources humaines en santé – des solutions qui doivent inclure le recrutement et la conservation du personnel – la population de l’Ontario subira des conséquences désastreuses. Nous demandons au gouvernement de Doug Ford de s’attaquer immédiatement à ces problèmes. Chaque jour et chaque semaine qui passent, des centaines d’autres travailleurs abandonnent le secteur. On ne peut plus se permettre d’attendre », de dire Sharleen Stewart, présidente du SEIU Healthcare.

Au pire de la crise de la COVID-19, il y a eu une augmentation de 116 % en un an de postes d’infirmiers auxiliaires autorités vacants en Ontario. Aujourd’hui, les postes vacants d’infirmiers auxiliaires autorisés sont six fois plus élevés qu’en 2015. Lorsqu’on leur a demandé ce qui est nécessaire pour améliorer les taux de conservation, les infirmiers auxiliaires autorisés en milieu hospitalier ont mentionné de meilleures opportunités d’emplois à temps plein et des augmentations de salaire importantes et permanentes comme étant des stratégies clés pour les retenir.

Il y a également eu une augmentation constante quant au nombre de postes vacants parmi les aides-infirmiers, les préposés aux bénéficiaires et les associés au service de soins aux patients au cours de la période pré-COVID, et les postes vacants sont maintenant trois fois le niveau auquel ils étaient en 2015. D’autres emplois dans les services de santé et de bureau, comme les services alimentaires, d’entretien et de maintenance, ont également connu une hausse importante de postes vacants – une augmentation de près de trois fois depuis 2015.

Le CSHO-SCFP et le SEIU Healthcare demandent au gouvernement conservateur de travailler avec les syndicats de la santé sur des mesures durables pour conserver le personnel dévoué des secteurs hospitalier, des soins de longue durée et des soins communautaires de l’Ontario qui incluent :

  • davantage d’emplois à temps plein afin de réduire le nombre total de nouveaux membres du personnel nécessaires;
  • des salaires plus élevés sur une base permanente;
  • de meilleures protections en matière de santé et de sécurité, dont la réduction de la violence au travail, afin de faire des soins de santé un choix de carrière plus attrayant;
  • du financement afin d’assurer la disponibilité des ressources pour des mesures de conservation du personnel de première ligne dans le budget provincial de 2022.

Cette semaine, dans plus de 100 hôpitaux des quatre coins de l’Ontario, 70 000 membres du personnel hospitalier représentés par le SCFP et le SEIU Healthcare participent à une action d’autocollants afin de manifester contre le manque de personnel, un manque de protection contre la violence au travail et un accès insuffisant à l’équipement de protection individuelle.

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Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez communiquer avec :

Stella Yeadon, Service des communications du SCFP, au 416 559-9300 ou à [email protected]

Corey Johnson, Service des communications du SEIU Healthcare, au 416 529-8909 ou à [email protected]

 

 

 

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