Toronto (Ontario) (17 décembre 2018) – La décision extraordinaire des conservateurs de Doug Ford de reconvoquer l’Assemblée législative de l’Ontario et d’obliger les travailleurs de l’électricité à « retourner au travail » alors qu’ils ne sont même pas en grève représente une attaque qui crée un précédent contre le droit constitutionnel à la libre négociation collective, de dire Fred Hahn, président du SCFP-Ontario.
« Une attaque contre les droits de n’importe quel travailleur est une attaque contre les droits de tous les travailleurs. Cela n’augure rien de bon pour les négociations contractuelles futures dans le secteur public et montre le véritable visage de ce gouvernement provincial quant au respect des droits constitutionnels des travailleurs. »
Le 14 décembre, le Power Workers Union a déposé un avis de grève au nom de ses 6 000 membres travaillant pour Ontario Power Generation Inc (OPG). Un tel avis est nécessaire étant donné la nature de ces emplois et en reconnaissance du fait que contrairement à d’autres lieux de travail, ces travailleurs ne peuvent pas tout simplement tout laisser tomber et quitter, et ils ne le feraient pas. Cela donne également le temps à l’employeur de venir à la table de négociation et de travailler à résoudre tous les problèmes non réglés entre les partis.
« Seulement quelques mois après avoir obligé les membres de la section locale 3903 du SCFP à retourner au travail, les conservateurs de Doug Ford contournent encore une fois le processus de négociation en faveur de l’employeur, de dire Fred Hahn. Quand verrons-nous une loi sur le « retour à la table de négociation » obligeant les employeurs à discuter avec les représentants des travailleurs de manière équitable et appropriée?
« Alors que les libéraux fédéraux ont récemment forcé, par voie législative, le retour au travail des employés des postes en grève, nous ne pouvons pas demeurer silencieux face à cette tendance inquiétante. Les droits des travailleurs, comme le droit à la libre négociation collective et le droit de grève, sont protégés par la Charte des droits et libertés. Cela doit signifier quelque chose pour tous les Ontariens. »
Fred Hahn a également affirmé que « ces travailleurs sont le pilier du secteur de l’électricité sécuritaire et fiable de l’Ontario et ils doivent être traités avec le respect qu’ils méritent. Mais, franchement, ce respect devrait être accordé à tous les travailleurs, peu importe le travail qu’ils font et particulièrement s’ils ont une convention collective.
« Les choses sont claires ici. Les conservateurs de Doug Ford adopteront leur loi parce que c’est ce que notre système électoral permet à un gouvernement majoritaire de faire. Mais la population de l’Ontario ne devrait jamais oublier que lorsque tout va mal, les conservateurs, tout comme les libéraux à Ottawa, choisiront toujours d’enlever leurs droits aux travailleurs plutôt que d’exiger que les employeurs retournent aux tables de négociation pour discuter avec les travailleurs de manière respectueuse. »