Quel est l’objectif des journées commémoratives? Elles sont l’occasion d’exprimer notre gratitude, mais aussi de réfléchir à la manière dont nous, en tant que société, tenons nos promesses.

Les membres du SCFP Ontario sont reconnaissants envers les travailleurs des services de garde et les éducateurs de la petite enfance chaque jour – pour leurs compétences et leur patience dans la création d’environnements qui permettent aux plus jeunes apprenants de s’épanouir ; pour leur détermination et leur contribution au mouvement syndical ; pour leur rôle de cheville ouvrière dans les communautés.

Mais cette Journée d’appréciation des travailleurs des services de garde et des éducateurs de la petite enfance (EPE) exige plus que de la gratitude. Le gouvernement fédéral a d’abord introduit le Plan pancanadien pour l’apprentissage et la garde des jeunes enfants en 2021 afin de réduire les frais de garde, d’élargir l’accès des familles aux services de garde et d’assurer la prospérité du secteur de la garde d’enfants. En Ontario, la mise en œuvre de ce plan, aux mains des conservateurs de Ford, reste un projet profondément inégal et inachevé, qui a largement laissé de côté les EPE et les travailleurs du secteur de la garde d’enfants.

C’est ce manque frustrant de satisfaction qui rend difficile cette Journée d’appréciation des travailleurs de la garde d’enfants et des éducateurs de la petite enfance. C’est pourquoi ces travailleurs et leurs alliés se joignent à Un Enfant Une Place pour organiser « 10 jours pour des services de garde à 10 $ par jour », du 20 au 30 novembre. Ces dix jours d’action permettront à la fois de célébrer les progrès réalisés en matière de services de garde abordables et de continuer à faire pression en faveur d’un système qui favorise un travail décent pour les éducatrices et éducateurs de la petite enfance et les travailleuses et travailleurs des services de garde. Le SCFP Ontario et le Comité de coordination des travailleurs des services sociaux (CCTSS) sont très fiers de soutenir cette initiative extrêmement importante.

La semaine d’action se déroulera différemment d’un bout à l’autre du pays, parce que les services de garde d’enfants se présentent différemment d’un bout à l’autre du pays. L’ambiance sera peut-être plus festive en Nouvelle-Écosse, où les travailleurs de la petite enfance bénéficient d’un soutien accru dans le cadre d’un système financé par l’État, avec une grille salariale, des avantages sociaux et un régime de retraite à prestations définies, ainsi qu’en Colombie-Britannique, où a été lancée la campagne pour des services de garde d’enfants à 10 dollars par jour.

Dans l’Ontario de Doug Ford, cependant, il n’y a pas de grille salariale, d’avantages sociaux ou de régime de retraite dans le cadre de le système d’AGJE. Au lieu de cela, les conservateurs de Ford veulent permettre une privatisation rampante et les exploitants de services de garde d’enfants mènent effrontément des campagnes antisyndicales pour saper le pouvoir des travailleurs. La semaine d’action de l’Ontario permettra à la fois de reconnaître le travail accompli pour réaliser les progrès que nous avons constatés et de réclamer beaucoup mieux pour les familles, les enfants et la main-d’œuvre des services de garde d’enfants.

Malgré les modèles qui, ailleurs dans le pays, nous montrent ce que nous pouvons obtenir avec un système public bien financé et bien organisé, certains groupes d’intérêts privés sont déjà en train d’utiliser comme arme le système à moitié terminé et à moitié livré de notre gouvernement provincial.

Cette semaine, un petit groupe de propriétaires de garderies à but lucratif s’est rendu à Queen’s Park avec un message visant à mettre fin au programme des 10 $ par jour. Ils veulent détruire ce qui pourrait être un système véritablement équitable, offrant un apprentissage de qualité et de bons emplois. Et ils veulent nous faire reculer en invitant d’autres entreprises motivées par le profit à s’installer dans ces lieux. Leur raisonnement : ils ne peuvent pas faire assez d’argent avec le système public.

Nous pensons que c’est une bonne chose. Le profit n’a rien à faire près des services de garde d’enfants.

Les conservateurs de Ford n’ont pas caché leur préférence pour les services de garde d’enfants privés et à but lucratif, allant même jusqu’à demander au gouvernement fédéral de lever le plafond actuel sur la participation des fournisseurs à but lucratif. Ils ont déjà utilisé ce modèle. Ils financent les services publics de manière anémique, puis, lorsque ces services ne répondent pas aux attentes du public, ils procèdent à la privatisation.

Nous avons vu ce scénario, nous avons vu le résultat, et nous le rejetons.

C’est pourquoi, en cette Journée d’appréciation des travailleurs des services de garde et des éducateurs de la petite enfance, nous concentrons notre énergie non pas sur la gratitude, mais sur les jours d’action à venir pour défendre le système des 10 $ par jour. Nous nous battrons pour de bons emplois, nous nous opposerons à ceux qui veulent s’enrichir rapidement sur le dos de nos enfants, nous soutiendrons les travailleurs qui font le dur travail d’organiser un avenir meilleur et nous plaiderons en faveur d’un investissement continu dans des services de garde d’enfants abordables, accessibles et de qualité pour tous. Et nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir tenu nos promesses.