Article spécial pour le Toronto Sun
Par Fred Hahn, chroniqueur invité
Selon le Bureau de la responsabilité financière (BRF) de la province, la colère des gens à l’égard du gouvernement libéral de l’Ontario est fondée.
Évidemment, le nouveau rapport du BRF prouve que les seules personnes qui ont bénéficié de la liquidation d’Hydro One, ce sont les amis corporatifs des libéraux et les banquiers – à moins que vous teniez également compte des dons que ces amis ont faits en échange au Parti libéral de l’Ontario.
Bien entendu, la vente d’actions a initialement rapporté une importante somme d’argent qui a permis de faire en sorte que les livres du gouvernement paraissent bien avant les élections, mais une fois les élections terminées, la province commencera à manquer d’argent à la suite de la perte de revenus permanents – 1,1 milliard de dollars l’an prochain et des centaines d’autres millions dans les années à venir.
Il semble également que l’affirmation faite par la première ministre – selon laquelle la vente d’Hydro One était la seule façon de payer pour une infrastructure nécessaire – s’avère totalement fausse. Il y aurait eu une économie de 1,8 milliard de dollars si le gouvernement avait contracté un prêt à faible taux d’intérêt au lieu de liquider notre réseau public d’électricité.
C’est 1,8 milliard de dollars qui devra soit être coupé à même nos services publics ou compensé avec des hausses d’impôt.
Alors les amis corporatifs des libéraux sont plus riches et le reste de la population de l’Ontario en subit les conséquences.
Le pire, c’est que ce rapport ne fait qu’examiner le problème en superficie.
La privatisation de notre réseau d’électricité signifie que les actionnaires veulent des bénéfices sans cesse plus élevés, et ces bénéfices signifient des factures d’électricité toujours plus élevées pour le reste d’entre nous.
Toutes nos vies dépendent de l’électricité. Au-delà de nos maisons et de nos entreprises, l’électricité alimente nos hôpitaux, nos écoles, nos réseaux de transport en commun, les lampadaires, les usines de traitement des eaux et tous les autres services dont nous dépendons. Alors que les factures d’électricité augmentent, une plus grande partie de nos impôts sera utilisée pour payer pour les profits privés plutôt que pour les services dont nous avons besoin.
Les conséquences de la décision des libéraux de privatiser notre réseau d’électricité se feront sentir pendant plusieurs générations.
Nous avons déjà vu ce scénario lorsque les conservateurs ont privatisé l’Autoroute 407. Ce n’est que la vérité au sujet de la privatisation des services publics – c’est un stratagème compliqué entre nos gouvernements et les entreprises où nous perdons le contrôle de nos biens précieux, où nous payons davantage pour les services dont nous avons besoin et où ils font beaucoup d’argent.
La privatisation d’Hydro One peut et doit être renversée – c’est trop important pour l’avenir de notre province.
À l’origine, notre gouvernement a amené un réseau d’électricité privatisé sous contrôle public. Notre prochain gouvernement doit faire de même.
Fred Hahn est le président du SCFP-Ontario
