OTTAWA (ONTARIO) — Le débat actuel sur la localisation du campus Civic de l’Hôpital d’Ottawa, soit sur la ferme expérimentale ou dans le Pré Tunney, fait ombrage à une question plus importante, selon le SCFP : qui sera propriétaire des nouvelles installations ?

Le gouvernement provincial libéral prône fortement les partenariats public-privé (PPP) pour l’érection de mégahôpitaux. Or, la vérificatrice générale de l’Ontario calcule que cette approche par capitaux « privés » coûte à la population ontarienne 8 milliards de dollars de plus que le modèle traditionnel public.

« La première question que devrait régler Ottawa, c’est de savoir si le modèle de financement et de détention du nouvel hôpital viendra compromettre les services », a avancé aujourd’hui Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP).

Prenons l’exemple de Brampton, une municipalité qui s’est lancée trop rapidement dans la construction d’un nouvel hôpital, « sans réfléchir aux incidences du modèle d’appropriation sur les lits, la dotation en personnel et les services, poursuit M. Hurley. Elle se retrouve avec un hôpital au nombre de lits et au personnel insuffisants pour répondre aux besoins de sa collectivité. Ne répétons pas cette erreur à Ottawa. Tout hôpital devrait être public, de sa construction à son exploitation. »

Les Libéraux provinciaux ont importé le principe du partenariat public-privé du Royaume-Uni. Or, le British Medical Association Journal a publié plusieurs études qui démontrent que la dotation en personnel et le nombre de lits dans les hôpitaux érigés par le truchement du financement et de l’appropriation privés sont inférieurs de 30 pour cent à ce qu’on trouve dans les hôpitaux publics.

C’est ce qui se passe à Brampton et « ce n’est pas de ça que notre communauté a besoin, soutient le président du SCFP 4000, Rob Driskell. Dans un PPP, les coûts d’infrastructure et d’emprunt sont nettement plus élevés que dans un établissement détenu et financé par l’État. Ces coûts supplémentaires grugent les services de base et finissent par affecter les soins aux patients. » Le SCFP 4000 représente plus de 3800 employés d’hôpital dans la région d’Ottawa.

Selon M. Driskell, on devrait prioriser une expansion des soins au nouveau centre de traumatologie de l’hôpital. « Si on gaspille des fonds publics en coûts supplémentaires liés à la construction d’un hôpital en mode PPP, on aura moins d’argent pour les ressources, le personnel et les soins aux patients. C’est pourquoi il faut choisir la construction et l’appropriation publiques. »

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Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez communiquer avec :

Michael Hurley, président du CSHO/SCFP, au 416-884-0770

Rob Driskell, président de la section locale 4000 du SCFP, au 613-859-3366

Stella Yeadon, Service des communications du Syndicat canadien de la fonction publique, au 416-559-9300