Toronto (Ontario) – Après s’être libéré(e)s d’une convention collective qui leur aurait été imposé et qui aurait nui davantage aux écoles ontariennes à la suite de l’abrogation du projet de loi 28, les travailleurs et travailleuses de l’éducation les moins bien payé(e)s de l’Ontario ont émis un préavis de cinq jours d’une éventuelle grève à l’échelle de la province.

Le Comité de négociation central du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP, qui négocie au nom de 55 000 travailleurs et travailleuses de l’éducation de première ligne, a trouvé un terrain d’entente avec le gouvernement Ford et le Conseil des associations de conseillers scolaires (CACS) sur les salaires. Malgré ces progrès, le gouvernement a refusé d’investir dans les services dont les élèves ont besoin et auxquels les parents s’attendent, ce qui a précipité cette escalade.

« Dès le début, nous nous sommes concentré(e)s sur la bonification des emplois pour les travailleurs et travailleuses de l’éducation et sur l’amélioration des services pour les élèves. En ce qui nous concerne, l’un ne va pas sans l’autre », a déclaré Laura Walton, aide-enseignante et présidente du CSCSO-SCFP. « Il est extrêmement décevant que le gouvernement Ford ait catégoriquement refusé de mettre de l’argent sur la table pour offrir aux élèves le type d’environnement d’apprentissage dont ils(elles) ont besoin. »

Les élèves de l’Ontario font face à d’importantes pertes d’apprentissage en raison de la pandémie. Les élèves ayant des besoins particuliers en matière d’éducation, surtout, ont eu de la difficulté à accéder aux services et à obtenir l’équité.

« Si ce gouvernement était sérieux dans son plan de rattrapage, il écouterait les travailleurs et travailleuses qui font le plus pour soutenir les apprenant(e)s. Il verrait à ce qu’un(e) éducateur et éducatrice de la petite enfance soit présent(e) dans chaque classe de maternelle et il mettrait à disposition d’un plus grand nombre d’élèves le soutien direct d’un(e) aide-enseignant(e), a déclaré Mme Walton. Nous avons entendu les parents qui réclament désespérément ces améliorations. Nous avons senti leur soutien lors de nos manifestations à travers la province. Nous ne tournerons pas le dos aux élèves, aux parents et aux familles. »

Le Comité de négociation central du CSCSO négocie depuis 167 jours avec des revendications issues des commentaires des familles.

« Les familles sont en crise et pour la plupart des parents, l’école est le seul refuge pour leurs enfants. Sans un soutien adéquat, les enfants ayant des besoins particuliers en matière d’éducation ne peuvent pas accéder au programme d’études et leur sécurité est en danger », a expliqué Angela Brandt, présidente de l’Ontario Autism Coalition. « Les enfants autistes et ayant des besoins particuliers en matière d’éducation ont besoin d’un soutien supplémentaire. Ils(elles) ont besoin d’aides-enseignant(e)s dans la salle de classe. La valeur de ces travailleurs et travailleuses de première ligne est inestimable. Sans eux(elles), nos enfants pourraient ne pas être en mesure de fréquenter l’école. »

« Ce n’est pas où nous voulions être, a déclaré Mme Walton. Nous espérions que le gouvernement Ford accepterait nos revendications raisonnables, abordables et nécessaires il y a cinq mois. Nous espérions qu’il reconnaîtrait l’urgence de l’appel aux ressources lancé par les travailleurs et travailleuses lors de leur vote de grève historique. Nous espérions qu’il répondrait à la démonstration de solidarité des parents et des travailleurs et travailleuses de la semaine dernière. Pourtant, il a repris les pourparlers sans proposer un seul sou pour les élèves. Il ne nous a pas laissé le choix. »

 Faits en bref

La Loi sur la négociation collective dans les conseils scolaires stipule que les travailleurs et travailleuses à l’emploi des conseils scolaires émettent un préavis de cinq jours avant de déclencher une grève. L’avis émis aujourd’hui par les travailleurs et travailleuses de l’éducation signifie qu’une grève est possible à compter du lundi 21 novembre si le gouvernement Ford ne parvient pas à intervenir une entente.

Les travailleurs et travailleuses de l’éducation négocient pour garantir :

  • un nombre suffisant d’aides-enseignant(e)s pour que tous les élèves bénéficient du soutien dont ils(elles) ont besoin et pour que les écoles cessent de renvoyer les enfants à la maison parce qu’il n’y a pas suffisamment d’A.-E.;
  • un(e) éducateur et éducatrice de la petite enfance présent(e) dans chaque classe de maternelle afin que tous les enfants de quatre et cinq ans bénéficient du soutien à l’apprentissage par le jeu, particulièrement nécessaire après deux ans d’isolement en raison de la pandémie;
  • un nombre suffisant de bibliotechnicien(ne)s pour que les bibliothèques scolaires soient ouvertes et que les enfants aient la possibilité de lire en permanence;
  • un nombre suffisant de concierges pour assurer la propreté des écoles et suffisamment de préposé(e)s à l’entretien et de gens de métier pour commencer à s’attaquer à l’arriéré de réparations de 16 milliards de dollars;
  • un nombre adéquat de secrétaires dans les bureaux d’école et suffisamment de surveillant(e)s de cafétéria pour assurer la sécurité des élèves.

Le gouvernement Ford a réduit le financement de l’éducation d’au moins 800 $ par élève pendant son premier mandat. Avec deux millions d’élèves dans les écoles de l’Ontario, cela se traduit par une réduction de 1,6 milliard de dollars au cours de cette année seulement.

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Ken Marciniec

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