TORONTO (ONTARIO) – Le syndicat qui représente la plupart des ambulancières et ambulanciers paramédicaux de l’Ontario demande au gouvernement provincial de s’occuper de la santé mentale du personnel des services médicaux d’urgence (SMU). Les conditions de travail de ces personnes sont exténuantes à cause de la pandémie.
« Les ambulancières et ambulanciers paramédicaux et les répartiteurs et répartitrices sont en surcharge de travail depuis des années », raconte Niko Georgiadis, ambulancier paramédical et président du Comité ambulancier du SCFP-Ontario (CACO), qui représente près de 6 000 membres dans la province. « Or, la forte augmentation du volume d’appels et les délais de déchargement plus longs aux hôpitaux pendant la pandémie ont aggravé les conditions de travail. Ces gens s’épuisent ; ils ont désespérément besoin de meilleures mesures de soutien à la santé mentale. »
Le syndicat demande au gouvernement ontarien de normaliser les prestations de santé mentale pour le personnel des services médicaux d’urgence afin d’éliminer les disparités régionales et de fournir aux ambulancières et ambulanciers paramédicaux un accès prioritaire aux prestataires de soins de santé mentale.
Un sondage mené en octobre dernier auprès de 1 440 membres du SCFP du secteur des services médicaux d’urgence répartis dans 22 régions a révélé que le manque chronique de personnel et la surcharge de travail avaient un impact profondément négatif sur la santé :
- 92 pour cent des répondant(e)s ont dit manquer de personnel pour répondre aux besoins de leur communauté ;
- 97 pour cent ont déclaré que leur charge de travail avait augmenté pendant la pandémie ;
- 91 pour cent font régulièrement des heures supplémentaires, entre treize et 36 heures par mois dans la moitié des cas ;
- 84 pour cent ont déclaré que leur charge de travail avait un impact sur leur santé mentale ou physique ;
- 73 pour cent ont déclaré que leur employeur n’en faisait pas assez pour leur santé mentale ;
- 67 pour cent ont déclaré que leur charge de travail leur occasionnait des maux de tête ou des migraines, et 66 pour cent disent avoir souffert d’anxiété ou de crises de panique.
Ces chiffres concordent avec les recherches antérieures du SCFP, qui montrent que la dotation en personnel et les heures d’ambulance prévues ne suivent pas l’augmentation du volume d’appels. Par conséquent, les gens doivent sauter leurs pauses pendant de longs quarts de travail et faire plus d’heures supplémentaires. Cela fait grimper les taux de stress et d’accidents de travail. Tout cela n’aide pas le problème de recrutement et de rétention des SMU représentées par le SCFP, ce qui, en retour, contribue à la pénurie de services ambulanciers.
Niko Georgiadis recommande une approche à deux volets pour résoudre ces problèmes : améliorer les conditions de travail et investir dans la santé mentale.
« Les ambulancières et ambulanciers paramédicaux font régulièrement des heures supplémentaires pour servir la communauté, explique-t-il. Or, la recherche démontre clairement que cette charge de travail n’est pas viable et qu’elle nuit gravement à notre bien-être. »
Fred Hahn, président du SCFP-Ontario, estime que les ambulancières et ambulanciers paramédicaux ont joué un rôle essentiel dans la pandémie, en tant que premiers intervenants, et qu’ils méritent des conditions de travail décentes.
« Il est honteux que le sous-financement chronique de notre système de santé ait aggravé la crise dans notre secteur des SMU et créé des conditions de travail très stressantes, dit-il. Le gouvernement provincial doit immédiatement régler ces problèmes. Si notre système de SMU ne parvient pas à s’occuper de ses ambulancières et ambulanciers, qui prendra soin des patients ? »
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