La Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale commémore l’assassinat de 69 manifestants pacifiques par la police sud-africaine, le 21 mars 1960. Les victimes de l’atrocité manifestaient contre la ségrégation raciale qui ciblait les Noirs et d’autres personnes racisées par le régime de l’apartheid.

Mais la violence raciste n’est pas qu’une relique du passé, tel que le démontre le crime haineux et tragique qui s’est produit cette semaine à Atlanta. Et le problème n’est pas aux États-Unis uniquement non plus. Depuis le début de la pandémie, près de 900 crimes haineux (en anglais seulement) ont été rapportés contre des Canadiens d’origine asiatique seulement.

Le racisme profondément ancré dans la société canadienne est enraciné dans les politiques historiques de suprématie blanche visant l’exploitation économique des Autochtones, des Noirs et des personnes racisées aux pays et à l’étranger.

Au Canada par exemple, la discrimination légalement sanctionnée en matière d’éducation, d’emploi, de logement, d’immigration et autres services a déjà exclu les Noirs, les Autochtones et les personnes racisées, ajoutant à un héritage de racisme systémique.

De nos jours, bien que la discrimination raciale soit interdite par la loi, il continue d’y avoir de nombreux obstacles à l’égalité, comme la pandémie l’a clairement démontré.

Les communautés noires, autochtones et racisées ont été affectées par la COVID-19 à des taux plus élevés, alors que leurs membres sont représentés de façon disproportionnée dans la main-d’œuvre essentielle à faible revenu et qu’ils sont victimes de racisme systémique pour avoir accès à un logement, un emploi et des soins de santé.

Ce qui est épouvantable c’est que les conservateurs de Doug Ford n’ont même pas adopté les mesures les plus fondamentales pour régler ces problèmes, comme d’imposer des congés de maladie payés par voie législative, ce qui serait grandement bénéfique pour les travailleurs de première ligne.

Depuis l’été dernier, le SCFP se fait l’écho d’une demande de groupes de la communauté noire pour déclarer la lutte contre le racisme comme étant une crise de santé publique et, ensuite, de renverser les coupures faites par le gouvernement de Doug Ford à la Direction générale de l’action contre le racisme et de consacrer des fonds à des organisations communautaires qui peuvent s’occuper de la mise en œuvre de la vaccination. Les conservateurs n’ont pas encore répondu à cette demande.

La mise en œuvre de la vaccination par le gouvernement de Doug Ford est un autre exemple de son approche daltonienne. Les communautés racisées (ainsi que les personnes ayant un handicap et celles qui se trouvent dans des établissements de soins collectifs) auraient dû être priorisées pour la vaccination, avec une emphase particulière sur la réponse à l’hésitation des gens à se faire vacciner – un problème inextricablement lié à des pratiques racistes, comme des expériences historiques sur les Autochtones sans leur consentement

Le gouvernement de l’Ontario n’a pas non plus réussi à réparer l’injustice à l’égard de la communauté de Grassy Narrows qui demande aux gouvernements fédéral et provincial (en anglais seulement) de nettoyer leur rivière de tout le mercure qui s’y trouve et d’être indemnisée.

Aucune mesure n’a été prise pour retirer le financement aux corps policiers, une étape majeure pour régler le problème de violence à l’égard des communautés noires et autochtones. Le financement pour les budgets gonflés des corps policiers devrait plutôt être réaffecté à des soutiens en santé mentale, des logements abordables, le transport en commun et divers autres services.

En tant que syndicalistes, nous savons qu’un préjudice causé à une personne est un préjudice causé à tous. Et nous ne devons pas accepter une violation si manifeste des droits des personnes racisées dans notre pays.

En tant que membres du SCFP, nous devons également être attentifs aux lacunes de notre propre syndicat. Les membres racisés du SCFP ont souvent été victimes de discrimination au sein de notre mouvement – que ce soit de la haine, de la discrimination en emploi, un manque de postes de direction et de postes de membres du personnel du SCFP, ou encore une indifférence pour leurs problèmes et préoccupations.

La justice raciale, l’inclusion et l’égalité au travail et au sein de nos collectivités sont des préoccupations majeures du Comité de la justice raciale du SCFP-Ontario. Le mandat du Comité consiste à lutter pour l’équité, dont la lutte contre le racisme et toutes les formes d’oppression, au nom des membres racisés du SCFP en Ontario.

En cette Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, nous devons nous rappeler que la lutte contre le racisme est loin d’être terminée. En fait, nous devons redoubler d’efforts, au sein de nos collectivités, dans nos lieux de travail et au sein de notre syndicat. Les membres du SCFP-Ontario sont prêts à lutter contre les obstacles à l’égalité raciale autour et à l’intérieur de nous.